Donald Trump a esquissé mardi soir devant le Congrès les contours d'une réforme du système d'immigration aux Etats-Unis qui doit consister selon lui à privilégier les immigrants les plus qualifiés et à faire preuve de fermeté avec les clandestins. Les Etats-Unis doivent «abandonner le système actuel d'une immigration peu qualifiée et adopter à la place un système basé sur le mérite» a expliqué le président américain aux représentants des deux chambres réunies en session commune pour son premier discours de politique générale. Il a notamment pris en exemple le Canada et l'Australie où l'immigration est souvent conditionnée à des qualifications et professions particulières. Ce nouveau système «permettra d'économiser des sommes incalculables» a assuré le républicain, affirmant que «le système actuel coûte aux contribuables américains de nombreux milliards de dollars par an». «Ceux qui veulent entrer dans un pays doivent être capables de subvenir financièrement à leurs besoins par eux-mêmes», a-t-il martelé. Donald Trump a estimé qu'une «réforme positive» sur l'immigration est possible avec l'opposition démocrate, en dépit de leurs divergences sur le sort des millions de clandestins présents sur le sol américain depuis parfois plusieurs décennies. «Si nous sommes guidés par le bien-être des citoyens américains, alors je crois que républicains et démocrates peuvent travailler ensemble pour obtenir le résultat qui échappe à ce pays depuis des décennies», a-t-il dit. Quelques heures avant son discours, Donald Trump avait évoqué devant des journalistes à la Maison-Blanche la possibilité d'une loi de régularisation pour les sans-papiers n'ayant pas commis de délit. «L'heure est venue d'une loi sur l'immigration, à condition qu'il existe un compromis entre les deux camps», a-t-il dit, selon des propos rapportés par le New York Times. Le chef de l'opposition démocrate au Sénat, Chuck Schumer a dénoncé un discours «populiste». «Le président applique des politiques de droite dure» a-t-il réagi sur son compte Twitter. «Tout au long de son discours, Donald Trump a fait vibrer la corde nationaliste et martelé avec force sa détermination à lutter contre l'immigration clandestine et les immigrés criminels». Il a promis que la construction de son «grand, grand mur» sur la frontière avec le Mexique débutera bientôt. Pour mieux marquer les esprits, il avait invité dans l'assistance le père d'un jeune de 17 ans «tué par un immigré clandestin, membre d'un gang et tout juste sorti de prison», ainsi que les veuves de deux policiers «abattus par un immigré clandestin qui avait un casier judiciaire et était sous le coup de deux avis d'expulsion», à qui il a rendu un hommage appuyé pendant son discours. Les victimes des crimes commis par des immigrés feront même l'objet d'un traitement particulier avec la création d'un bureau spécial baptisé Voice (Victims Of Immigration Crime Engagement), ordonné par Donald Trump. «Nous donnons une voix à ceux qui sont ignorés par les médias et réduits au silence par les intérêts particuliers», a expliqué Donald Trump. Le milliardaire doit également dévoiler dans les prochains jours une nouvelle version de son décret migratoire à l'encontre de sept pays à majorité musulmane et qui a été suspendu par la justice fédérale. Le nouveau décret sera juridiquement beaucoup plus solide a indiqué la Maison-Blanche.