La 32ème édition du rapport annuel sur le trafic de drogue et les crimes financiers dans le monde, a salué la lutte «rigoureuse» que mène l'Algérie. Dans un épais brouillard diffusé à satiété par des médias et think tanks étrangers prévoyant un avenir sombre pour l'Algérie, le dernier rapport du département d'Etat américain vient détonner avec cette atmosphère lugubre. La 32ème édition de ce rapport annuel sur le trafic de drogue et les crimes financiers dans le monde a salué la lutte «rigoureuse» que mène l'Algérie contre le blanchiment d'argent estimant qu'il est «minime» grâce à un contrôle bancaire renforcé. Les quelques rares cas de blanchiment d'argent sont constatés hors secteur financier officiel, selon le document qui note que ces cas sont du fait de l'évasion fiscale, des transactions immobilières et de la fraude commerciale, échappant de ce fait au contrôle bancaire. Le rapport souligne que «l'Algérie a fait des progrès significatifs pour aligner son dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent aux standards internationaux», relève le rapport. On se rappelle de la bataille féroce menée en 2015, au niveau de l'Assemblée populaire nationale par le ministre de la Justice Tayeb Louh pour faire adopter le projet de loi sur le blanchiment d'argent. Il a eu un coup d'avance sur les événements qui lui ont donné raison d'ailleurs. Avec cette adoption, l'Algérie ne figure plus dans la liste des pays à risque de blanchiment d'argent. Ce quitus a été donné par le Groupe d'action financière (Gafi) qui a d'ailleurs salué les progrès «significatifs» de l'Algérie dans l'amélioration de son régime de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Si l'Algérie ne s'était pas conformée aux normes internationales avant le mois de février 2015, elle aurait risqué de lourdes sanctions. Le rapport du département vient confirmer la justesse de cette décision. Evoquant les différentes lois et réglementations régissant la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme en Algérie, le département d'Etat explique que ce dispositif impose la collecte des données, la vérification préalable de tous les transferts effectués par les banques et aussi des exigences strictes en matière de coopération avec les autorités chargées d'appliquer la loi. La Cellule de traitement du renseignement financier (Ctrf) rassemble et diffuse aux banques des informations pertinentes sur le blanchiment d'argent, ajoute le département d'Etat, citant en cela le rapport 2016 de la Ctrf qui a fait état de 125 affaires transmises à la justice se rapportant aux soupçons d'infractions à la législation des changes et aux mouvements des capitaux. «Cette activité accrue de la Ctrf révèle que l'Algérie s'efforce d'améliorer son dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent», relève-t-il. La seule fausse note dans ce rapport est l'usage du cash en Algérie qui pourrait augmenter les risques, liés à la criminalité financière. Mais la mise en place récente du payement en ligne et qui connaît un engouement sans pareil changera certainement la donne dans les mois à venir.