Le ministre de l'Habitat sur le chantier de la Grande mosquée Une solution va être trouvée aux souscripteurs LSP qui n'ont pas encore reçu leurs logements. Cela reste et constitue un véritable casse-tête chinois. Il faut dire que dans le gigantesque chantier lancé par le président de la République pour en finir avec la crise de logement, les LSP sont l'exception qu'il va falloir prendre en charge. C'est la conviction du ministre pour donner tout son sens à la promesse du chef de l'Etat. Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville et ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, a reconnu la complexité du dossier. Malgré le fait que la formule de Logement socio-participatif a été annulée, il n'en demeure pas moins que les anciens chantiers posent toujours problème. S'exprimant sur ce sujet, lors d'une séance consacrée aux questions orales jeudi dernier au Sénat, Tebboune a fait part des nombreuses difficultés. «Les 8000 logements restants posent, à eux seuls, d'énormes problèmes par rapport à la formule Aadl», a lâché l'hôte des sénateurs en affirmant que ce dossier fait l'objet de nombreux contentieux. Le ministre a annoncé qu'une solution allait être trouvée aux souscripteurs LSP (logement social participatif) qui n'ont pas encore reçu leurs logements respectifs en les transférant vers la formule de la location-vente ou en recherchant d'autres options «financières». «Cette formule (LSP) qui a montré ses limites a été abandonnée dès le lancement de la formule des logements de l'Aadl, mais il reste 9000 logements litigieux auxquels nous tentons de trouver des solutions», a précisé le ministre. Répondant à une question du sénateur Slimane Ziane, le ministre a souligné que les souscripteurs à cette formule, dont les projets n'ont pas démarré, ont été transférés vers la formule des logements Aadl, tandis que des options «financières» sont recherchées pour les projets confiés à des promoteurs immobiliers qui n'ont pas pu honorer leurs engagements. «Le problème se pose pour les promoteurs immobiliers qui ne sont pas affiliés à la Caisse nationale du logement relevant du secteur», a ajouté Tebboune, rappelant qu'en l'espèce, le ministère de tutelle ne peut ni protéger les projets ni garantir les droits des souscripteurs. En revanche, la Caisse nationale du logement (CNL) peut intervenir en lieu et place du promoteur immobilier affilié pour parachever le projet à l'arrêt ou indemniser les souscripteurs. Le premier responsable du secteur de l'habitat a rassuré que les logements LSP à l'arrêt (9000 unités) ne représentent qu'une infime proportion de la totalité des projets de logement dans le secteur où, a-t-il dit, 1025.000 LPA sont en cours de réalisation, 470.000 logements de location-vente sont programmés et un million de logements sociaux depuis 2013. S'agissant des promoteurs qui ont abandonné leurs projets faute de moyens ou pour tout autre raison, le ministre a indiqué que «leur agrément allait leur être retiré et qu'ils ne pourront plus réaliser de projets à l'avenir». Selon lui, ils sont au nombre d'une centaine seulement sur 6000 promoteurs immobiliers titulaires d'un permis. Le ministre a, à cet égard, appelé les entreprises nationales à renforcer leurs capacités pour prendre en charge les projets qui leur sont confiés, d'autant, a-t-il dit, que le secteur n'exige des entreprises algériennes de réaliser qu'une moyenne de 500 logements par an pour pouvoir être intégrées dans la short-list des entreprises auxquelles sont confiés des projets contre 2000 logements par an pour les entreprises étrangères. Concernant les dossiers Aadl 2, le ministre a assuré qu'ils seront traités progressivement. A la question de savoir si l'engagement pris quant à la clôture des dossiers Aadl 2001 et 2002 au mois de mars sera respecté, Tebboune a rétorqué: «C'est sûr et certain, le dossier sera définitivement clos en 2017.» Pour ce qui est de la prise en charge des souscripteurs au programme Aadl 2, le ministre a précisé que «l'année (2017) n'en est qu'à ses débuts et il est précoce de se prononcer sur l'opération». Il s'est contenté de dire, à ce propos, que les dossiers seront traités d'une manière progressive. En ce qui concerne les propriétaires des logements de type F1, le ministre a évoqué le droit de cette catégorie de bénéficier des logements Aadl ou sociaux et que des directives ont déjà été promulguées depuis deux ans dans ce sens. Sur un autre registre et en réponse à une question du sénateur Abdelkader Moulkhaloua, sur l'urbanisation des terres agricoles, le ministre a précisé que les terres agricoles jouxtant les zones urbaines demeurent parmi «les outils d'urbanisation» et requièrent, de ce fait, l'obtention d'autorisations d'exploitation. «Ces terres agricoles, dont les études confirment, toutefois, leur faible rendement agricole, demeurent parmi le gisement urbain exploitable, sous forme de constructions, espaces verts ou aires de loisirs», a encore indiqué Tebboune. Le ministre reconnaît que la problématique du foncier se pose avec acuité uniquement au niveau des grandes villes, à l'instar d'Oran, Blida, Constantine, Alger, Annaba, Sétif et Batna.