A la veille de la prochaine rentrée sociale, les signaux émis par l'UGTA en direction des pouvoirs publics plaident pour un rôle «positif» de la Centrale syndicale dans la négociation de ce moment délicat dans la vie de la nation, au vu de la grogne sociale qui ne cesse de se manifester depuis avril dernier. L'attitude «constructive» de l'organisation de Sidi Saïd , vis-à-vis des pouvoirs publics, s'est traduite durant tout l'été qui a connu de fortes tensions sociales, par un silence radio qui en dit, en fait, long sur la participation de l'UGTA dans l'élaboration de la stratégie économique de la prochaine saison. Aussi, la satisfaction de la Centrale syndicale par rapport à l'avant-projet d'ordonnance concocté par le département de Noureddine Boukrouh et la réussite de l'examen de passage accordé par le syndicat à la loi sur les hydrocarbures, sont deux éléments de taille qui annoncent une rentrée sociale «concertée» entre les pouvoirs publics et UGTA. L'autre élément qui concourt à renforcer «la lune de miel» entre les deux partenaires, est manifestement le programme de relance économique qui va atteindre sa vitesse de croisière justement avec la rentrée sociale. Les observateurs imputent cette entente, apparemment sans faille, à l'esprit de dialogue qui a régné durant les trois derniers mois, après la dure tempête qui a mis à rude épreuve les relations pouvoir-syndicat, au lendemain de la rentrée sociale de l'année précédente et qui a abouti à une action de protestation des pétroliers le 23 février dernier, dont l'une des principales motivations, était, justement, de bloquer les réformes du couple Khelil-Temmar, jugées trop libérales par les syndicalistes. La réaction, pour le moins dure du chef de l'Etat, a fait reculer l'UGTA, mais il semble que cela n'a pas affecté l'esprit de responsabilité des deux acteurs économiques, puisqu'ils ont repris langue avec la venue de Ali Benflis à la tête du gouvernement. Un dialogue qui a débuté par la réinstauration de la tripartite pour voir, ensuite, le Président de la République mettre tout son poids dans un processus qui a abouti à l'association de l'UGTA dans l'élaboration des textes de loi qui engagent l'ensemble des travailleurs du pays. Il en a été ainsi pour l'avant-projet d'ordonnance soumis par Boukrouh au dernier Conseil des ministres. Aussi, on peut avancer, sans trop de risque de se tromper, que les réformes économiques, qui traînent depuis deux ans, seront une réalité en 2002, avec, cette fois, la bénédiction de l'UGTA qui donne la nette impression d'être tranquillisée sur le devenir des réformes économiques. Il reste que la rentrée sociale demeure tout de même porteuse de germes d'explosion. Il revient à l'UGTA de convaincre la société des avancées positives constatées ces dernières semaines, en termes de prise en charge sérieuse des attentes de la collectivité nationale. Les priorités de l'organisation de Sidi Saïd ont été prises en compte par les pouvoirs publics. Au syndicat donc, de calmer les travailleurs.