Le commandement des opérations militaires contre le groupe Etat islamique (EI) a annoncé hier la reprise à Mossoul du siège du gouvernement provincial, d'un deuxième pont sur le Tigre et du musée que l'EI avait vandalisé. La police fédérale et les forces d'intervention rapide (FIR) «ont libéré le bâtiment du gouvernement de la province de Ninive et contrôlent un deuxième pont», celui d'Al-Hourriyah, a indiqué le commandement militaire qui coordonne la lutte anti-EI en Irak. Un haut responsable de la police fédérale, le général Raed Chakir Jawdat, a de son côté affirmé que les forces de sécurité avaient lancé une attaque surprise «et libéré le complexe du gouvernement provincial ainsi que le siège de la police». Peu après, ce même général a annoncé la reprise du bâtiment de la banque centrale et du musée archéologique, que des jihadistes avaient vandalisé en 2015 en détruisant à coups de masses des statues antiques et des trésors pré-islamiques. L'EI avait fait la publicité de ce saccage dans une vidéo qui avait provoqué un tollé international, des experts comparant à l'époque ces destructions à la démolition des Bouddhas de Bamiyan par les taliban en Afghanistan en 2001. Les forces de sécurité irakiennes mènent depuis la mi-février une opération militaire pour reprendre l'ouest de Mossoul, dernier bastion urbain de l'EI en Irak, après la reconquête fin janvier des quartiers est de la deuxième ville du pays. Leur progression avait été ralentie par des intempéries, mais la nouvelle poussée lancée dimanche a permis de réaliser une percée et de se rapprocher de la vieille ville. Mossoul est coupée en deux par le fleuve Tigre, qui est enjambé par cinq ponts, tous endommagés ou détruits. Mais les deux ponts dont les forces irakiennes contrôlent désormais les deux extrémités pourraient être réparés afin d'établir un lien direct entre l'est et l'ouest. Des instructeurs militaires américains et britanniques sont en train de former une centaine de soldats irakiens à mettre en place des ponts flottants, avec le même objectif en tête. Les combats dans l'ouest de Mossoul ont entraîné le déplacement de plus de 50 000 personnes, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Mais la majeure partie des quelque 750 000 habitants de cette partie sont pour l'heure restés sur place, où ils manquent de nourriture et de soins. L'EI, responsable d'atrocités et d'attentats sur plusieurs continents, s'était emparé de Mossoul en juin 2014 à la faveur d'une offensive éclair qui lui avait permis d'occuper de vastes territoires au nord et à l'ouest de Baghdad dont il a, depuis, perdu l'essentiel.