Le syndicat des transporteurs appuie son appel sur «la nécessité d'éviter la pénalisation des usagers des transports en commun». Alors que les usagers des transports urbains sont pénalisés, les syndicalistes en charge de défendre les intérêts des transporteurs et les responsables locaux du secteur se sont livré à la guerre des chiffres. Les premiers parlent d'un taux de suivi de 90% tandis que des cadres de la direction des transports avancent le contraire en indiquant que «la grève n'a pas drainé le monde gravitant autour du secteur». «Le suivi est figé autour de 40%», a t-on indiqué au niveau de la direction des transports. Dans ce bouillonnement, l'heureux épilogue est contre toute attente, loin de se terminer. Les deux protagonistes maintiennent leurs positions, en particulier les transporteurs, en ne cédant rien de leurs revendications. Après trois jours de grève subite, le syndicat affilié à l'Union générale des travailleurs algériens se met de la partie en plaidant pour l'apaisement. Dans le tas, ils ont appelé les grévistes à revenir à la raison et à la reprise du travail. Il appuie son appel sur «la nécessité d'éviter la pénalisation des usagers des transports en commun. C'est à l'issue de la deuxième réunion ayant regroupé le directeur de wilaya des transports, celui de l'Entreprise des transports urbain et suburbain (Etus Oran) et les deux syndicats, les responsables respectifs de ces deux bureaux syndicaux que le représentant des grévistes a été rassurant, en affirmant «avoir obtenu le maintien du gel de la convention conclue par l'Etuso avec la société privée, alors que la revendication visant l'annulation de cette transaction est désormais portée au niveau ministériel». Bien mieux, ils ont souligné «qu'une réunion est prévue dans l'après-midi avec un cadre central du ministère des Travaux publics et des Transports». De tels propos laissent croire que le ministère de tutelle est plus que déterminé à prendre en main la situation avec comme préalable que les transporteurs reprennent les dessertes qu'ils assurent tout en ne pénalisant pas les usagers des bus. En réalité, un tel appel est une manoeuvre provisoire exécutée par les syndicats représentant les transporteurs. Tout compte fait, ils ne lâchent pas prise quant à leurs revendications en cas d'éventuel désaveu du pouvoir hiérarchique. En ce sens, ils maintiennent leur menace intacte en recourant à une grève ouverte et illimitée en cas de non-aboutissement de la revendication visant l'annulation de la convention, objet de la contestation. Le mouvement de grève lancé par les transporteurs privés d'Oran s'est, pour la deuxième journée consécutive, poursuivi lundi. Pour maintenir la pression sur les responsables du secteur, plusieurs dizaines de transporteurs se sont rassemblés devant l'enceinte abritant le siège de la direction des transports d'Oran. Leur principale revendication tourne autour de l'annulation d'une convention portant affrètement de 100 bus conclue par l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Oran avec une société privée. Y a-t-il eu incompréhension des lois ou encore manque de communication entre les transporteurs? Il a fallu la tenue du débrayage pour que le directeur de wilaya des transports, Saïd Sadat, sorte de son silence pour indiquer que «seules quatre lignes du groupement d'Oran étaient concernées par la convention considérée, dont deux sont tout à fait nouvelles car non desservies à ce jour». Juridiquement parlant, le directeur de l'Etuso a signalé que «l'avis d'appel d'offres a été lancé à l'attention de tous les opérateurs intéressés». Ceci dit, les transporteurs grévistes ont été concernés par l'appel. Il a expliqué que «cinq transporteurs ont retiré le cahier des charges, mais un seul a soumissionné». La convention portant affrètement de 100 autobus a été signée en février dernier», a-t-on ajouté.