Des millions de plants d'arbres fruitiers qui devaient être plantés dans la région ont disparu comme par enchantement. L'affaire de la Crma de Ghriss a connu très tôt hier son épilogue, après 5 jours de procès et 16 heures de délibération. Des peines de prison ferme ont été prononcées à l'encontre des principaux accusés dans cette affaire qui a causé un préjudice estimé à près de 9 milliards à la Crma. Le tribunal a ainsi condamné 2 mis en cause à une peine de 5 ans de réclusion criminelle assortie d'une amende de 20.000 dinars. Neuf peines d'une année de prison ferme ont été prononcées par contumace contre des accusés en fuite alors qu'une peine d'une année avec sursis a été prononcée à l'encontre d'une partie des mis en cause. D'autres mis en cause, parmi lesquels, un décédé il y a quelques jours, ont bénéficié d'un non-lieu. Cette affaire qui a défrayé la chronique locale connaît ainsi son dénouement. Les peines prononcées, minimes par rapport à celles requises par le représentant du parquet, constituent une sanction contre tous ceux qui ont usé à satiété du patrimoine public et des fonds destinés par l'Etat à développer l'agriculture dans la plaine de Ghriss réputée pour son rendement agricole et la fertilité de ses terres. La vox populi qui a accueilli avec satisfaction le verdict avait depuis longtemps subodoré une arnaque en constatant les signes extérieurs de richesses d'individus n'ayant aucune ressources ou pis encore, n'ayant aucun lien avec la terre. Ces derniers, avaient «tété» la mamelle du Pnda pour reverser les fonds récoltés dans le commerce informel et le trabendo. Des millions de plants d'arbres fruitiers qui devaient être plantés dans la région ont disparu comme par enchantement. On parle même de milliers d'arbres revendus aux agriculteurs marocains qui ont profité de l'aubaine. Aujourd'hui il est temps de procéder à la vérification et au contrôle pour connaître la destination des milliards du Pnda qui sont supposés être injectés dans les circuits de développement de l'agriculture. La volonté des pouvoirs publics de «doper» ce secteur a été contrariée par les pratiques d'une certaine mafia qui aujourd'hui se réveille avec l'amertume de l'échec.