Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari, a qualifié «les entretiens de francs et constructifs». La rencontre entre le président sahraoui et le successeur de Ban Ki-moon tombe à point nommé. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit prolonger le mandat de la Minurso dans moins de deux mois alors que cette dernière n'a pas encore été pleinement rétablie. La composante civile de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental a été expulsé sur décision du souverain marocain après que l'ex-secrétaire général de l'ONU ait qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d' «occupation» lors de la visite qu'il a effectuée au mois de mars 2016 dans la région. Un fait accompli qui a davantage compliqué la situation humanitaire et la question des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Du coup, l'option de doter la Minurso d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme revient légitimement sur le tapis. L'envoyé spécial de l'Union africaine pour le Sahara occidental, Joaquim Alberto Chissano, a souligné «le besoin urgent d'une surveillance indépendante, impartiale et durable de la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés», avait indiqué l'UA dans un communiqué de presse publié le 11 mars 2017 à Addis-Abeba. Le même message a été délivré par le successeur de Mohamed Abdelaziz lors de son entretien avec le nouveau SG de l'ONU. Le président Ghali a appelé l'ONU à «assumer ses responsabilités vis-à-vis du respect de la légalité internationale et à l'arrêt immédiat des violations par le Maroc du droit international et du droit international humanitaire (DIH) en mettant un terme aux provocations qui menacent la paix et la sécurité dans la région», rapporte l'APS dans une dépêche datée d'hier tout en appelant également à la libération de tous les détenus sahraouis et à mettre fin aux procès injustes des détenus de Gdeim Izik La «rencontre a été constructive et a permis d'évoquer la situation actuelle et l'action commune future pour le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique», a déclaré de son côté, le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari. Le président sahraoui qui a réitéré l'«attachement du peuple sahraoui, sous la direction de son unique et légitime représentant le Front Polisario, à sa lutte juste et légitime pour la liberté et l'indépendance», a souligné la disposition de la partie sahraouie à coopérer avec le SG de l'ONU et son envoyé spécial. Aura-t-il pour autant coupé l'herbe sous le pied du roi du Maroc? Mohammed VI ne jurant que par la «marocanité du Sahara». En revendiquant l'application des résolutions du Conseil de sécurité, Brahim Ghali pose la question de l'organisation d'un référendum d'autodétermination qui puisse permettre à son peuple de choisir librement son devenir. Guterres aura-t-il les coudées franches? Ce qui est sûr c'est qu'il aura à «composer» avec les «manoeuvres» du Palais royal.