Le Front Polisario a appelé vendredi le Conseil de sécurité à une autre action «décisive» pour permettre à la Minurso de s'acquitter pleinement de son mandat et pour fixer un calendrier ferme aux négociations avec le Maroc. Dans une déclaration à la presse à New York , Ahmed Boukhari, le représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies a appelé à « une autre action urgente et décisive du Conseil de sécurité pour annuler l'expulsion du personnel civil de la Minurso et fixer un calendrier ferme pour les négociations finales sur un référendum» d'autodétermination au Sahara Occidental. M. Boukhari a soutenu que le vote de la résolution prorogeant le mandat de la Minurso d'une année qui a enregistre deux rejets et trois abstentions, a envoyé « un signal fort », selon lequel, la situation au Sahara Occidental « est inacceptable et ne peut perdurer » indéfiniment. "Le vote d'aujourd'hui envoie un message, fort et clair, que le statu quo est inacceptable, et que le Maroc ne sera pas autorisé à entraver la mission de l'ONU au Sahara Occidental, ni d'anéantir » le droit des sahraouis de participer à un référendum d'autodétermination pour décider de leur avenir politique, a affirmé M. Boukhari. La direction du Polisario va examiner aujourd'hui la résolution avec soin, et décider des prochaines étapes qu'elle compte entreprendre, a-t-il fait savoir. « La Justice et le droit international vont prévaloir », a ajouté le représentant du Front Polisario qui a salué à cet égard la prorogation du mandat de la Minurso et aussi l'appui ferme apporté par les membres du Conseil de sécurité à cette mission et à la solution permettant l'autodétermination du peuple sahraoui. M. Boukhari a relevé que la majorité des membres du Conseil de sécurité ont critiqué au cours du débat qui a suivi l'adoption de la résolution le défi de l'autorité du Conseil de sécurité à travers les mesures de rétorsion que le Maroc a pris contre la mission onusienne. Le Maroc a crée « un précédent dangereux » pour toutes les missions de maintien de la paix dans le monde, a-t-il noté. La Résolution adoptée aujourd'hui exige au secrétaire général de l'ONU d'informer le Conseil de sécurité dans 90 jours sur l'état du rétablissement des activités de la Minurso. M. Boukhari a précisé à ce propos que le fonctionnement de la Minurso ne relève pas « d'une décision unilatérale » du Maroc qui n'a aucune souveraineté sur les territoires sahraouis en vertu de la décision de 1975 de la Cour internationale de justice qui avait confirmé l'occupation illégale du Sahara Occidental. C'est sur cette base Juridique que l'accord de Justice européenne a annulé l'accord agricole entre l'Union européenne et le Maroc, a-t-il rappelé. M. Boukhari est revenu dans sa déclaration à la presse sur le soutien renouvelé de l'Union africaine à la cause Sahraouie, en indiquant que l'envoyé spécial pour le Sahara occidental Joaquim Chissano a eu à réaffirmer lundi dernier au cours d'un briefing informel au Conseil de sécurité le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Chissano a défendu « le droit du peuple sahraoui de choisir librement son destin », a-t-il dit.