Ça ne sera pas 13 listes comme l'avait décidé l'administration de la wilaya, mais 18 listes qui seront sur la ligne de départ pour le scrutin des législatives du 04 mai prochain. Le nombre de listes a été revu à la hausse. Aux 15 listes retenues par la direction de la réglementation des affaires générales se sont ajoutées cinq autres recalées au départ, mais après les recours introduits auprès de la cour administrative, elles ont été réhabilitées. Il s'agit des listes des partis politiques PT, ANR, TeJ, HMS et Alliance el Fath. 18 listes, dont deux listes indépendantes, auront dès le 9 avril à séduire l'électorat de la wilaya de Béjaïa et tenter de le convaincre de la nécessité d'aller voter dans une conjoncture qui ne s'y prête pas trop si on considère les composantes des listes, mais également le climat économique et social délétère. Dur exercice pour une classe politique divisée et qui manque d'arguments captifs. La campagne électorale, qui débutera le 9 avril pour prendre fin le 30 du même mois, s'annonce chaude et promet des révélations qui ne seront nullement surprenantes sachant que tout était clair depuis le départ. Les partis ayant postulé officiellement pour ces élections le FFS, RCD, FLN, MPA, MEN, PST, RND, El Hokm el Rachid, RPR, ANR, HMS, TAJ, Alliance el Fath, Front El Mostakbal, FNA et le PT ainsi que deux listes indépendantes (citoyens libres et initiative citoyenne). Le dépôt des listes a créé des remous au sein des partis politiques. Au RND la région de la vallée de la Soummam s'est montrée mécontente de la liste confectionnée par le secrétaire de wilaya et a eu à le faire savoir par la manifestation, suite à leur «exclusion» de la concertation. «Confectionnée dans l'opacité», ces militants accusent le tête de liste d'avoir fait cavalier seul. Autre fait à relever, la quasi-totalité des militants dissidents et autres mécontents ont déposé des listes parallèles et vont affronter sur le terrain leurs formations politiques. Au sein du RND, Mme Ikhlef Zina, députée sortante du parti à Béjaïa, a déposé une liste au nom du RPR et compte ratisser large au sein de la base militante du parti de Ouyahia. Le FFS pour sa part fait face à des tensions internes, qui trouvent leur raison d'être dans le leadership. Le parti qui fait face à des dissidents, aura aussi fort à faire devant des listes conduites par ceux-là même qui ont eu à le dégommer durant les dernières élections locales. La liste des citoyens libres, conduite par Hamid Ferhat, démissionnaire du parti et ex-président de l'APW, secondé par les maires d'Ouezellaguen et Tifra, eux aussi démissionnaires du FFS, se présente comme un outsider, à même de faire mal au premier parti de l'opposition. Elle lance un appel pour «une dynamique citoyenne de réappropriation de l'espace public en l'absence d'une classe politique à la mesure de la crise que traverse (notre) pays. L'autre liste qui fera mal aussi est conduite par le député sortant, Khaled Tazagharth, démissionnaire du FFS, qui se présente sous les couleurs du parti d'El Moustakbal (parti de l'Avenir) du candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, Abdelaziz Belaïd. Le RCD, qui a été le premier parti à déposer son dossier aux législatives, lui aussi, vit une crise interne en sourdine. Une guerre est déjà livrée entre lancien député, Athmane Mazouz (tête de liste), actuellement secrétaire national chargé de la communication, et la liste indépendante dénommée: «initiative citoyenne», que drive l'actuel maire de la commune de Tinebdar, tous deux issus de la même commune, en l'occurrence Tinebdar. La bataille s'annonce rude. C'est le moins que l'on puisse dire. La révision exceptionnelle des listes électorales, qui s'est déroulée du 8 au 22 février, s'est soldée par l'inscription sur le fichier électoral de la wilaya de Béjaïa de pas moins de 11 997 nouveaux électeurs. Le corps électoral a atteint un total de 529 719 électeurs, répartis sur 335 centres et 1 227 bureaux de vote. Concernant la campagne électorale, la commission de wilaya a désigné 54 stades, 34 salles de réunion, 281 salles omnisports et 49 dédiées à l'affichage ainsi que les meetings dans le cadre de la campagne électorale officielle. La grande énigme reste celle de la participation des électeurs qui semblent pour l'heure peu emballés. Les postulants auront non seulement à convaincre les électeurs d'aller glisser le bulletin de vote, mais aussi de le faire pour leurs listes respectives dans une bataille, qui promet des surprises autant sur le plan du discours, mais également des résultats pour lesquels aucun ne peut a priori faire un quelconque pronostic.