Les premiers signes sont apparus avec son boycott de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA consacrée au Sahara occidental et présidée par l'Algérien Smaïl Chergui. Le Maroc est-il le mouton noir de l'Union africaine? Son comportement le laisse comprendre. Les premiers signes sont apparus avec son boycott de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA consacrée au Sahara occidental. Le royaume dernier Etat à avoir rejoint l'UA devait prouver que son retour au sein de la famille africaine était de bonne foi et dépourvu d'arrières pensées. Ce rendez-vous qui devait servir de test a démontré tout le contraire. L'instance présidée par l'Algérien Smaïl Chergui a exprimé son «profond regret quant à l'absence du Maroc lors d'une rencontre du CPS» dans un tweet publié le 20 mars. Les représentants du royaume se sont absentés «malgré» la «réadmission du Maroc à l'UA et une invitation écrite» adressée aux diplomates marocains souligne le Conseil de sécurité et de la paix de l'UA. La presse marocaine n'a pas hésité à s'interroger si cette remarque pourtant justifiée ne représentait pas une provocation. Ce type d'interrogation cache en fait toute la fébrilité qui s'est emparée de Rabat à un mois de l'adoption d'une nouvelle résolution qui doit prolonger le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. L'offensive diplomatique lancée par le Front Polisario l'inquiète. «Le Polisario s'active également au niveau des Nations unies, puisqu'une rencontre a eu lieu, le 17 mars à New York, entre Antonio Guterres, le nouveau secrétaire général de l'ONU, et Brahim Ghali, le chef du Polisario», a rapporté le site spécialisé dans l'actualité onusienne, Inner City Press, auquel les médias marocains ont fait référence. La rencontre entre le président de la Rasd, Brahim Ghali et le président du Conseil de sécurité de l'ONU, le Britannique Matthew Rycroft a elle aussi été citée par l'hebdomadaire Tel Quel. «Le chef d'Etat sahraoui a informé la présidence britannique de la position du Front Polisario sur l'ensemble du processus de paix et les obstacles que connaît ce processus résultant de la politique d'obstruction que mène le Maroc sur le terrain», a indiqué le 21 mars le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari après la rencontre entre les deux hommes. Parmi les sorties médiatiques qui font monter la fièvre du côté du Palais royal il y a celle de l'envoyé spécial de l'Union africaine pour le Sahara occidental qui n'est pas en odeur de sainteté au Maroc. «L'envoyé spécial de l'Union africaine pour le Sahara occidental, Joaquim Alberto Chissano, a souligné le besoin «urgent» d'une surveillance indépendante, impartiale et durable de la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés», souligne l'UA dans un communiqué de presse publié le 11 mars à Addis-Abeba. D'où «la nécessité que la communauté internationale déploie davantage d'efforts pour assurer une solution juste et durable'' au conflit, conformément aux résolutions des Nations unies», a indiqué l'ex-président du Mozambique (Octobre 1986-février 2005) qui a inévitablement fait référence à l'arrêt rendu par la Cour de justice européenne dans le cadre de l'accord agricole conclu entre l'Union européenne et le Maroc en 2012. Cette décision de justice qui confirme que le Sahara occidental est un territoire distinct du Maroc doit faire pencher la balance en faveur du Front Polisario. Ce qui explique les soubresauts de la monarchie.