Comme à l'accoutumée, durant cette période de l'année, le ciment prend son envol devenant de plus en plus cher sur le marché «parallèle» fait d'une multitude de revendeurs, à l'activité florissante, en ces temps de pénurie, le marché parallèle demeure l'unique source d'approvisionnement pour de multiples constructeurs, artisans du bâtiment et fabricants de matériaux de construction. Parti d'un palier de 240 DA le sac de 50 kg à ce niveau de la distribution, avec une relative stabilité durant l'année écoulée, il est aujourd'hui proposé à la vente à la hauteur de 350 DA chez certains revendeurs de la cité Ibn Rochd ou la cité Ben Dada. Cette hausse risque de persister si le déficit dans l'offre actuelle n'est pas comblé. Le scénario de cette envolée devenue une tradition car se répétant chaque année est, semble-t-il, bien huilé autour d'une série de manifestations dans le cours de ce marché. Il y a d'abord la traditionnelle «vente libre» qui est souvent engagée par les cimenteries directement au bénéfice des «consommateurs» de ce produit stratégique dans la construction, que sont les entrepreneurs, les autoconstructeurs et les organismes publics en charge de la construction, à la fin de chaque exercice et qui reste en vigueur jusqu'à essoufflement des stocks. Cette vente libre n'est pas frappée d'inquisition en ce qui concerne la nature des acheteurs, ce qui laisse évidemment le champ libre aux spéculateurs potentiels qui profitent de l'aubaine pour acheter à tour de bras et constituent des stocks destinés à la période de reflux de l'offre locale, ce qui mettra les spéculateurs en position de force pour intervenir afin de mettre sur le marché les stocks de ciment constitués au prix qu'ils veulent. Les apports des cimenteries les plus proches de la région que ce soit celle de Tébessa ou d'Aïn Touta pour ne citer que celles-ci ne suffiront pas à calmer la hausse des prix de plus en plus vertigineuse d'autant que l'on justifiera toujours un prix élevé à cause des coûts des transport et les délais d'enlèvement encore assez longs et qui sont facturés par les transporteurs comme mobilisation de leur flotte. Si on est pressé, s'adresser aux multiples revendeurs de ciment au niveau local la règle est la même. Ils vont vous offrir immédiatement la marchandise en deuxième main à des prix exorbitants comme de tradition à chaque fois qu'on entend parler de pénurie.