La femme algérienne s'est imposée comme un élément incontournable dans les médias Cependant avec un taux pareil, elles demeurent minoritaires dans les postes de responsabilité. Il est indéniable que la partie importante que représente la femme dans la société nous interpelle sans cesse aucune pour combler, un tant soit peu, le fossé creusé par l'homme au fil des ans et des siècles entre les deux genres humains. La communication, dans tous ses vecteurs, est un élément clé dans la promotion et la mise en oeuvre de l'égalité des genres et de la citoyenneté mondiale. C'est justement dans cette perspective, pour le moins très louable en son genre, que la Commission nationale algérienne pour l'éducation, la science et la culture a organisé hier une rencontre-atelier intéressante sur «La promotion de l'égalité des genres et de la citoyenneté mondiale dans le domaine de la communication». Cet atelier, qui s'est déroulé à Alger dans le somptueux domaine «Palais Mustapha -Pacha», où se situe le siège de la Commission nationale pour l'Unesco (CnUnesco), a réuni nombre d'intellectuels, journalistes, experts et autres gens du barreau, venus écouter les différents intervenants lesquels ont animé, avec un intérêt marqué, des allocutions ayant trait à la situation de la femme à travers le secteur de la communication. Développant son intervention d'ouverture des travaux sur «La communication au service des valeurs d'égalité des genres, d'ouverture, de rapprochement et de dialogue», Ahmed Benzelikha, expert en communication et néanmoins président du Comité technique de la CnUnesco, s'est penché sur le rôle de la communication au coeur de la vie sociale qui se trouve au centre de nos activités et de nos relations avec les autres. Il dira que cette science, «au service de la nation», construit la société de demain et structure celle d'aujourd'hui. Elle est un «instrument (...) fidèle à la nature de l'homme, à la justice et à la raison dans l'édification de la promotion de l'égalité des genres dans la construction d'un monde humain». Cet expert ne manquera pas de souligner que «la communication est au service des valeurs humaines, d'éthique et morales». Ces valeurs inductives vont toutes dans le sens de l'égalité des genres a-t-il fait remarquer. Le directeur de la rédaction ai quotidien L'Expression, Brahim Takheroubt, a pour sa part cité des chiffres de l'Office national des statistiques qui indiquent que «44% des femmes algériennes sont actives. Elles ne subissent aucune discrimination dans le domaine de la presse ni dans les salaires qui leur sont octroyés», et d'ajouter que 6,7% d'entre-elles sont titulaires de diplômes universitaires. Il notera cependant qu'elles sont moins représentées dans les postes de responsabilité tout en regrettant «l'auto - plafonnement» qu'elles s'imposent, ce qui crée, selon lui, un profond malaise, sémantique quelque part, dû au chevauchement de leurs responsabilités au foyer et au bureau ou à l'usine. Pour Takheroubt, il est recommandé «d'écouter attentivement les préoccupations de la femme qui lutte pour l'équivalence sociale et une reconnaissance légale par la société». La journaliste Badra Hafiane, qui active à l'APS, a apporté un certain éclairage quant à la citoyenneté qui peut se manifester à travers des actions individuelles avec une réelle prise de conscience en tant que citoyenne. Pour elle, qui est journaliste et réalisatrice, «écrire ou filmer un reportage est un acte de conscience». Les avancées accomplies pour l'épanouissement de la femme, à savoir le droit au divorce, la garde des enfants, la lutte contre la polygamie...ont été développées lors des débats qui s'ensuivirent au cours desquels il a été rappelé la volonté du président de la République Abdelaziz Bouteflika, d'aller plus loin encore.