Une rencontre a regroupé, avant-hier, le Syndicat national des journalistes (SNJ), des représentants de la Fondation Konrad-Adenaeur et de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) dans un atelier sur «Le leadership syndical au féminin : briser les stéréotypes». Selon Nadir Bensebaâ, le coordinateur chargé de missions à la FIJ, une série de rencontres sont prévues pour la restructuration du SNJ. Nacéra Merah, une universitaire qui prépare une thèse sur les luttes politiques des femmes militantes contre les inégalités, a animé l'atelier où les domaines d'inégalités entre les genres ont été définis. Elle a soutenu qu'il faudrait avoir la volonté de libérer les capacités chez les femmes pour avoir du leadership. Les femmes devront être outillées pour se présenter. Cela ne consiste pas à prendre la place des hommes, les femmes devront avoir l'égalité des chances de se réaliser et assumer des postes de responsabilité. L'équité des chances passe, cela s'entend, de l'avis de l'interlocutrice, par le partage des tâches avec les hommes dans tous les domaines de la vie active et professionnelle. Les femmes n'ont pas les possibilités et les opportunités d'émerger dans une société basée sur le patriarcat, une réalité mondiale où les stéréotypes sont des constructions sociales. Les femmes n'ont pas accès au pouvoir sur leur lieu de travail et dans la famille. Elles ont été formatées et confinées selon l'arbre des valeurs basé sur le patriarcat. Pour changer le cours des choses, il faudrait intervenir à la base par la formation chez les petites filles dans une politique de discrimination positive. Selon Nacéra Merah, la volonté politique des pouvoirs publics mise en place est la seule issue pour offrir aux femmes l'égalité des chances entre les genres pour se réaliser et assurer leurs responsabilités à part entière, réussir les conditions qui leur permettent de s'affirmer. Nacéra, la principale animatrice de cet atelier soutient que l'économie est le domaine du genre masculin. Pourtant, les femmes au quotidien gèrent le budget de la famille avec toutes les difficultés d'assurer à sa progéniture ses besoins au quotidien. Couvrir les évènements importants dans le journalisme est l'affaire aussi des femmes. La seule différence entre les genres masculin et féminin est d'ordre biologique : la femme est indispensable pour la procréation et l'homme pour la fécondation. Mme Salhi Soumia, présidente de la commission des femmes travailleuses à l'UGTA, a fait part de son expérience en tant que syndicaliste et du parcours de cette commission pour l'adoption d'une stratégie lors de la campagne pour la syndicalisation à l'égard des femmes. Elle précise qu'en 1997, un séminaire de formation a donné goût d'aller plus loin aux militantes de la commission venues à l'échelle nationale. Vivre égaux, dans la dignité, dans le respect et où les droits sont appliqués pour les deux genres, est le souhait et la devise de ces femmes syndicalistes. Leur mission, changer les conditions dans l'entreprise et le syndicat La coordination spécifique pour les femmes syndicalistes a consacré, en 2000 lors du 10e congrès de l'UGTA, l'inscription dans les statuts de l'UGTA, de commissions locales et sectorielles ayant pour objectif d'intégrer les préoccupations des femmes travailleuses, améliorer le niveau de participation des femmes syndicalistes et d'entamer la campagne de dénonciation du harcèlement sexuel, et la mise en place du centre d'écoute pour venir en aide aux femmes. Soumia parle de 0,8% de femmes syndicalistes en 1999 contre 15% en 2008. Cependant un déficit est enregistré, dit-elle, dans la représentativité des femmes dans les structures de l'UGTA. Leur tâche primordiale consiste dans la formation de cadres et d'en finir avec l'exclusion du genre féminin. Une campagne contre le harcèlement sexuel a débuté depuis deux jours.