Cette manifestation prévue du 1er au 9 avril a comme président d'honneur Azouz Begag, un nom qui incarne parfaitement la thématique de cette édition. La 12ème édition du Festival international du film oriental de Genève (Fifog) a ouvert ses portes le 1er avril 2017 avec la projection du film Chaâba, du bled au bidonville de Wahid Chaïb et Laurent Benitah précédé par Make Art, Not War de Yannis Ben Jelloun. Ces projections se sont déroulées en présence de Azouz Begag, président d'honneur du Fifog 2017 et des réalisateurs. Homme politique, chercheur et sociologue Azouz Begag est connu surtout comme écrivain et récemment scénariste. Son nom se rapporte au cinéma pour avoir adapté entre autres son livre le plus célèbre Le gone du chaâba. Dans la plupart de ses romans, qu'ils soient de nature autobiographique ou non, Azouz Begag prend la défense des «beurs», valorisant leur culture d'origine et leur propose des modèles positifs d'identité. Cette année pas moins de cinq films algériens figurent au programme et sont en compétition officielle dans les différentes sections de cette manifestation prévu du 1er au 9 avril, indiquent les organisateurs sur le site Internet du festival. Dans la compétition internationale on citera le long métrage de fiction Timgad du réalisateur franco-algérien Fabrice Benchaouche, une comédie projetée récemment à Alger, figure aux côtés de huit autres films dont Corps étranger de Raja Amari (Tunisie) et Wedding dance de Cigdem Sezgin (Turquie). Chroniques de mon village, une fiction de Karim Traidia et le film d'animation Tales of Africa (2015) de Djilali Beskri sont en lice pour le «Prix de la critique» mettant en compétition sept autres films de Tunisie et d'Egypte, entre autres. Le film Echappée (2015) coréalisé par Hamid Saidji et le Britannique Jonathan Mason concourt dans la catégorie des courts métrages avec treize autres oeuvres dont Ailes voilées (Italie) et Aya va à la plage (Maroc). Hors compétition, le court métrage muet Chaâbanou, un quotidien sans commentaire de Mourad Bouamrane et Koceila de Tahar Houchi, seront projetés à cette 12ème édition qui a également programmé Bab El Web de Merzak Allouache dans la catégorie «Fifog Classics», autre section non compétitive. En gros le Fifog c'est pas moins de 100 films et 80 invités en provenance d'Orient et d'Occident. Au programme c'est 109 réalisateurs dont 35 femmes et 74 hommes. Cette nouvelle cuvée se veut, nous affirme-t-on être «le réceptacle d'une centaine de créations valorisant le «dialogue», et le «vivre ensemble». A travers des fictions et des documentaires, les réalisateurs rivalisent d'ingéniosité. Une image poétique, une scène romantique, un éclairage prosaïque ou une réflexion philosophique sont autant d'invitations à s'ouvrir à l'Autre et dépasser les préjugés. Ces sollicitations prennent un sens fort en ces temps dramatiques que le monde traverse. Ces bijoux cinématographiques imposent l'espoir et rejettent l'obscurantisme.» Aussi, en termes de débat, le Fifog lance une réflexion sur des sujets d'actualité aussi brûlante que préoccupante qui met à rude épreuve le vivre ensemble. Le conflit syrien, les réfugiés, l'intégration et le djihadisme sont au coeur du grand week-end documentaire qui a eu lieu du 1er au 2 avril avec une fonction: cinéma. Il se poursuit dans les cinémas du Grütli, notamment avec un grand débat «Le Djihadisme pour les nuls» avec l'anthropologue et experte en déradicalisation Dounia Bouzar. A cette occasion, quatre courts-métrages suivis par Le Ciel attendra de Marie-Castille Mention-Schaar, seront diffusés en présence de Dounia Bouzar. Trois hommages seront rendus cette année. Tout d'abord au prodigieux Youssef Chahine à travers trois de ses films qui ont rejoint le patrimoine du cinéma mondial. A Samy Naceri, qui assistera à la projection du film La Mentale de Manuel Boursinhac et Bab El Web de Merzak Allouache et enfin à Paul Riniker à travers la projection, en sa présence, de son film Le Petit Paradis. Par ailleurs il est bon de signaler que 2017 marque la concrétisation de la volonté du Fifog de se déployer au sein des communes genèvoises. «Plusieurs d'entre elles soutiennent les activités du Fifog. L'intérêt de cette ouverture réside dans la volonté de faire profiter les citoyens des diverses communes de l'exceptionnelle récolte cinématographique que propose le Fifog et de permettre aux migrants de différents foyers de profiter de la riche offre culturelle du canton de Genève», explique-t-on. Fondé en 2006, le Festival international du film oriental de Genève se veut une vitrine du cinéma de l'Orient à travers des projections, des débats et autres rencontres entre professionnels du septième art. Bref, le Fifog est un événement cinématographique majeur très important, à soutenir vraiment car c'est une programmation toujours fine et intelligente!