Un séminaire d'informations économiques a réuni, hier à la Haye, une cinquantaine d'entreprises néerlandaises et algériennes. Après avoir donné leur OK pour l'accord d'association de l'Algérie avec l'Union européenne, les milieux d'affaires néerlandais se lancent résolument sur le marché algérien. Pour preuve, un séminaire d'informations économiques a réuni, hier à la Haye, une cinquantaine d'entreprises néerlandaises, dont Shell, FortisBank, ABB et algériennes (Sonatrach, Air Algérie et autres opérateurs de l'émigration). Placée sous l'égide du Conseil néerlandais pour la promotion du commerce (NCH) et de la Chambre algéro-néerlandaise de commerce et d'industrie, cette rencontre économique a permis de sensibiliser les hommes d'affaires, chefs d'entreprises et décideurs économiques néerlandais sur «la normalisation de la vie politique et sécuritaire» en Algérie ainsi que sur l'attractivité du marché algérien pour les investisseurs étrangers. Il est clair que la réélection de M.Bouteflika pour un second mandat a constitué, sur le plan politique, une garantie majeure pour les hommes d'affaires étrangers, qui commencent peu à peu à s'intéresser à l'Algérie, après plusieurs années de réticences. C'est le cas, notamment des Espagnols, des Italiens et des Français, qui ont manifesté leur volonté d'accompagner le programme des réformes engagées dans notre pays, notamment dans les domaines des infrastructures, de l'habitat et de la petite et moyenne entreprise. Coprésidant cette rencontre, l'ambassadeur d'Algérie, M.Dani Benchaa, a fait part des potentialités économiques et financières du pays soulignant «les énormes possibilités de coopération, d'investissement et de partenariat qu'offre le marché algérien», tant dans le secteur de l'énergie que dans celui relatif à la production hors hydrocarbures. Il a également tenu à assurer l'assistance que les allégations liées aux contraintes de la langue et au prétendu contrôle du marché par la France, sont dénuées de tout fondement rationnel. A l'appui de son argumentaire, l'ambassadeur a fait valoir le retour d'un nombre impressionnant d'entreprises et firmes étrangères sur le marché algérien, dont la compagnie anglo-néerlandaise Shell qui vient de décrocher deux contrats prometteurs de prospection et d'exploitation en partenariat avec Sonatrach dans les bassins de Reggane et Timimoun. Les représentants des entreprises et banques néerlandaises présentes en Algérie (Fortis-Bank, Agricon, ABB, Molam Oilfield Supply B.V.), après avoir dressé, dans leurs interventions, le bilan de leurs activités jugé «positif» ont soulevé certaines difficultés objectives inhérentes tant à la méconnaissance des mécanismes juridiques et administratifs qui régissent le marché algérien qu'aux insuffisances d'ordre bureaucratique et bancaire. Des entraves objectives concernant les lenteurs bureaucratiques auxquelles sont confrontés les investisseurs étrangers. M. J.J. van Hoogen, directeur de l'entreprise Agrico, spécialisé dans l'exportation de la pomme de terre en Algérie, a confirmé dans sa présentation «la nette amélioration sécuritaire» en Algérie. Le représentant de l'entreprise Molam Oilfield Supply B.V., Mme Alyssa Campbell, a pour sa part, mis l'accent sur «la transparence des contrats avec Sonatrach» sur la base de l'expérience de son entreprise. Dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux pays, des visites ministérielles sont prévues au cours des années 2005 et 2006. Il est également prévu l'organisation par la Chambre algéro-néerlandaise de commerce et d'industrie d'une mission d'hommes d'affaires néerlandais en Algérie durant le deuxième semestre 2005. Il convient de rappeler que les Espagnols ont dores et déjà annoncé la couleur en injectant la bagatelle de 720 millions d'euros dans le secteur des engrais.