Scène du film avec Sid Ahmed Agoumi à droite Réalisée par Fabrice Benchaouche, cette production franco-algérienne débarque à la salle El Khiyam (ex-Debussy) pour des projections tout au long du mois d'avril, à raison de deux séances par jour (13h et 15h). Le cinéma c'est l'art du mensonge avait dit quelqu'un, autrement l'art d'inventer des histoires, même farfelues, loufoques et invraisemblables sans pour autant coller à la réalité de notre quotidien. Que ce soit du cinéma engagé ou du divertissement, le génie d'un film c'est justement de vous faire croire ce que vous regardez. Et quand bien même cela pourrait être perçu comme incohérent, le meilleur film est celui qui vous fait succomber à son charme, par son humanisme, son humilité et la générosité de ses personnages. C'est le cas du film Timgad du réalisateur Fabrice Benchaouche. Dans la même veine drôle et intimiste d'un Il était une fois dans l'oued de Djamel Bensaleh, ce long métrage emprunte les mêmes codes du burlesque teinté d'une forte dose de scènes cocasses pour vous emmener loin dans la dramaturgie et vous laisser entraîner dans une histoire abracadabrante, mais bien touchante. Cette production franco-algérienne débarque à la salle El Khiyam (ex-Debussy) pour des projections tout au long du mois d'avril, à raison de deux séances par jour (13h et 15h). Un peu comme dans Il était une fois dans l'oued, un Algérien de France débarque dans sa ville natale à la rencontre ses siens dans un trou quasiment perdu. Il y rencontre des gens bien intentionnés. Mais le récit qui feint la rigolade saura allier la forte dose d'humour à la passion... Du foot! En effet, Timgad raconte les péripéties de Jamel sur le retour dans son pays d'origine. Lorsqu'il foule le sol algérien, Jamel, archéologue français d'origine algérienne, vient pour effectuer des fouilles sur les sublimes ruines romaines du village de Timgad. Le passé s'offre à lui, et le présent lui tombe dessus lorsqu'il est propulsé entraîneur de foot de l'équipe locale. Des gamins qui jonglent avec un quotidien chiche, qui n'ont ni maillot ni chaussure, mais dribblent avec talent. Entre vestiges antiques et plaies des luttes récentes, Jamel découvre sur ce terrain les racines tortueuses et les jeunes pousses d'une Algérie qui se rêve réconciliée...et championne de foot. Jamel est brillamment campé par l'acteur Mounir Margoum. D'autres acteurs vont lui donner la réplique comme Sid Ahmed Agoumi qui interprète le rôle de Mokhtar l'instituteur et de cette femme du village, Djamila la veuve alias Myriem Akheddieu, mais aussi Lotfi Yahia Jedidi dans la peau de l'épicier. Tous vont vivre une superbe belle aventure rythmée au dribble du ballon rond entre témérité, espoir et pauvreté, sans lâcher prise. Film au rythme saccadé, il ne laisse pas moins échapper quelques séquences de respiration pour sacraliser cette ode du vivre ensemble et souligner la singularité de ces rencontres improbables. Ce qui fait bien l'originalité de ce film. A certains égards, il nous fait aussi penser à «Good luck Algeria» de Farid Bentoumi, par le message d'espoir et les ondes positives qu'il véhicule. Un film drôlement sympathique que ce Timgad. A voir! Pour info, le prix du ticket varie entre 150 et 300 DA.