Une bataille électorale, qui commence en somme, avec quelques avant-goûts, qui illustrent la stratégie des uns et des autres. La campagne électorale a débuté hier à Béjaïa sur fond de tension, non pas entre les belligérants, qui chacun l'a initié à sa manière, exception faite du Front de Libération nationale (FLN) qui n'a pas jugé utile d'inscrire une quelconque sortie en raison d'une disparition de l'un de ses candidats depuis une dizaine de jours. Hier, cette disparition a débordé dans la rue lorsque les citoyens de Tizi N'Berber ont protesté sur la Route nationale 09 à hauteur d'Aokas pour presser les autorités afin d'accélérer les procédures de recherche pour trouver Saïd Djouder, un candidat du FLN, classé en 9e position et qui a disparu depuis le début du mois. Le Front des forces socialistes s'est déplacé dans l'après-midi à la ville d'El Kseur pour des rencontres de proximité. Son rival direct, le RCD s'est rapproché des citoyens de la haute ville de Béjaïa dans une même démarche explicative du programme électoral. La liste indépendante «Citoyens libres» était à Béni Mlikèche pour faire connaître son programme et inciter les électeurs à aller voter pour «lever l'embargo sur le développement local», rappelant qu'ils «étaient derrière l'inscription de nombreux projets structurants», aujourd'hui «en état de gel». Hamid Ferhat, le tête de liste sous-entendait souvent la nécessité de voter pour sa liste pour barrer la route aux «partis alibis», qui «ont montré leurs limites durant le mandat qui s'achève». La liste indépendante «Initiative citoyenne» a choisi de lancer sa campagne électorale par une série de recueillements symboliques au niveau du musée d'Ifri en hommage aux martyrs de la révolution et les artisans du congrès de la Soummam, sur la tombe de Mohamed U Haroun pour rendre hommage à tous les militants de l'amazighité, aux martyrs du printemps noir à El Kseur et sur la tombe de Saïd Mekbel pour rendre hommage à tous les journalistes assassinés et à toutes les victimes du terrorisme. Après le débat sur la radio Soummam, la délégation de cette liste a tenu son premier meeting à Timezrit afin de rendre hommage au maire assassiné, Fatah Chibane, non loin du siège de daïra pour dénoncer «le refus de l'administration d'autoriser nos meetings». L'occasion a été choisie par Braham Benadji pour dénoncer «la réduction du nombre de salles de conférences réquisitionnées pour la campagne, de 268 salles à 19», estimant que «ce n'est pas la meilleure manière d'encourager la participation» bien au contraire, «cette stratégie machiavélique consiste à provoquer les citoyens pour obtenir le boycott des élections afin de mieux servir et plébisciter les partis politiques pour service rendu», sachant que «ces partis n'ont pas réagi à cette décision arbitraire à Béjaïa». Zina Iklef, la député sortante, élue sur la liste du RND, aujourd'hui en disgrâce avec son ex-parti, est partie à Barbacha pour un meeting dans lequel elle a tenté de défendre son bilan durant l'exercice précédent. Le premier jour de cette campagne officielle a été également marqué par le peu d'engouement des citoyens, par une vie de plus en plus dure et sont restés insensibles aux multiples appels des politiques, partis pour jouer sur toutes les cordes. Une bataille électorale, qui commence en somme, avec quelques avant-goûts, qui illustrent la stratégie des uns et des autres.