Le FLN part favori pour décrocher le maximum de sièges. Empreinte d'immobilisme et de frilosité jusque-là, la campagne électorale portant scrutin partiel du 24 novembre, connaît enfin son envol qui s'est traduit ce week-end par la mobilisation des états-majors des partis politiques en lice. Ils sont plusieurs à descendre sur le terrain pour soutenir leurs listes respectives qui concourent pour la prise du pouvoir local. Il s'agit des ténors du FFS, du RCD et à un degré moindre du FLN et du RND. Les candidats indépendants, qui sont également en course avec 58 listes communales et une wilayale, se sont fait tout petits. Participant avec 49 listes communales et une autre pour l'assemblée de wilaya, le FFS a tenté ce week-end son forcing électoral en sortant ses grosses cylindrées dans l'optique de «récupérer» par la voie de l'urne les APC perdues (dissoutes) du mandat inachevé de 2002 et d'en conquérir d'autres. Des caravanes de sensibilisation qui n'ont de cesse de sillonner les quatre coins de la wilaya, on est passé aux sorties publiques de grande envergure. Amar Laskri, premier secrétaire national, a animé jeudi une rencontre à Tazmalt. Le premier secrétaire du FFS a fustigé les «relais du pouvoir» à partir de Tazmalt, considérant que «les indépendants et les partis satellites n'y sont pas sans préfigurer d'une recomposition du champ politique». Il annoncera que «nous ferons barrage pacifiquement à toutes les tentatives de fraude», avant d'appeler à la mobilisation de tous le jour du vote pour les listes du FFS. Le parti d'Aït Ahmed a également misé sur son encadrement national et local qui était éparpillé partout dans la wilaya pour animer pas moins de 20 rencontres avec les citoyens. D'Akfadou, où Karim Tabou, Bettache, tête de liste à l'APW et Nacer Toutou, maire sortant de la localité ont détaillé le programme du parti, jusqu'au Fenâa Beni Maouche, Seddouk Amalou, Adekar et bien d'autres localités. Parti majoritaire au gouvernement et à l'Assemblée nationale, le FLN mise gros sur cette échéance pour se repositionner sur l'échiquier régional. Participant dans presque l'ensemble des communes et à l'APW, le FLN part favori pour décrocher le maximum de sièges. Ce n'est qu'un pronostic. Pour le moment, le parti préfère occuper le terrain de proximité. Pas moins de 130 meetings auxquels participent des ministres, des députés et d'anciens cadres sont programmés. Hier, plusieurs sorties sur le terrain sont à mettre sur le compte du FLN. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du parti, se rendra bientôt dans la Basse-Kabylie pour y rencontrer la population. El Hadi Khaladi est annoncé pour aujourd'hui à Béjaïa. Ce ministre de la formation professionnelle s'est arrangé pour faire d'une pierre deux coups. Il fera campagne aujourd'hui au profit de son parti avant de faire une visite officielle demain dans le secteur. Saïd Barkat, lui, a choisi de s'y rendre hier pour animer un meeting à la Maison de la culture de Béjaïa. Le parti d'Ahmed Ouyahia lorgne d'un bon oeil, lui aussi, pour obtenir un bon résultat. Pour y parvenir, le RND privilégie également le travail de proximité dans les 37 municipalités où il est présent pour ce vote. Pour la clôture, Ahmed Ouyahia animera un meeting dont le lieu ne nous a pas été donné pour l'instant. Le jeudi c'est Djellouah, membre du bureau national qui a eu à faire deux déplacements dans la wilaya. Tour à tour il a animé des meetings électoraux à Darguina, Kherrata et Béjaïa ville. Comme le FLN, le RND a fait appel à ses ministres et aux membres de la direction nationale du parti pour la campagne électorale. Les difficultés rencontrées à la base ont fait perdre au RCD dans la wilaya de Béjaïa pas moins de 23 communes, sur 52. Le président du RCD veut donner le maximum de chances en se lançant lui-même dans la bataille électorale. «C'est en restant vigilants qu'on fera échec au scénario du 8 avril (présidentielle, ndlr)», a lancé Saïd Sadi devant quelques centaines de personnes réunies à Adekar. Un appel à une participation massive le jour du vote et au choix des candidats les plus crédibles et les mieux préparés pour gérer les affaires de la collectivité ont été les leitmotivs du discours du président. Il stigmatisera les manoeuvres visant à remettre en selle l'ex-parti unique, «responsable de la situation que vit le pays aujourd'hui», tout en rendant hommage aux anciens maquisards et martyrs de la guerre d'indépendance.