Celui-ci, affilié au GIA, est en passe d'être totalement démantelé. Les choses n'ont finalement pas traîné depuis le terrible massacre commis lors d'un faux barrage sur la route reliant Larbaâ à Tablat et qui s'était soldé par quatorze citoyens assassinés. Selon un communiqué rendu public hier par le ministère de l'Intérieur, «deux terroristes appartenant au groupe, auteur de cet attentat, ont été arrêtés par les forces de sécurité qui ont également identifié le reste de ce groupe, au nombre de cinq et découvert un important lot de matériel militaire». Comme nous l'écrivions dans une précédente édition, les auteurs de ce massacre sont les ultimes rescapés du GIA, décapité et réduit presque à néant à la suite de l'opération de très grande envergure qui avait eu lieu l'année passée entre Alger et Chlef en passant par Blida. L'émir national de ce groupe avait été abattu lors de cette opération non loin de Bab Ezzouar en compagnie de bon nombre de ses complices, alors que plusieurs autres avaient pu être capturés vivants, ce qui a permis d'identifier les autres membres de ce groupe, mais aussi de localiser avec plus de précision ses caches et ses relais. C'est sans doute grâce à cela que l'enquête menée à la suite de l'attentat de Larbaâ a progressé avec autant de rapidité. Le communiqué ne précise pas, toutefois, le lieu où a été découverte la cache d'armes, ni celui où ont eu lieu les interpellations, sans doute dans le but de ne pas contrecarrer les recherches qui se poursuivent toujours. C'est ce que précise, au passage, le communiqué du ministère de l'Intérieur. «Les criminels identifiés font présentement l'objet de recherches actives de la part des forces de sécurité», précise en effet le document, lequel fait également état de la «découverte entre le 19 et le 25 avril de plusieurs caches d'armes, de munitions et d'effets divers». Selon des sources sécuritaires recoupées et dignes de foi, les rescapés du GIA, qui ne dépassent guère une quarantaine d'éléments, et qui n'ont procédé à aucun nouveau recrutement depuis de nombreuses années, se seraient déplacés vers les monts de Médéa en vue de convaincre l'émir du Gspd, Souane, de les rejoindre. Or, celui-ci, se préparant à se rendre dans le cadre de l'amnistie générale, aurait opposé une fin de non-recevoir à cet appel. Le groupe, qui aurait essuyé un échec similaire auprès du remplaçant de Hassan Hattab, aurait tenté d'échapper aux pressions des services de sécurité, de plus en plus précises et efficaces, en procédant à des opérations d'infiltration de la capitale. La dernière en date, qui remonte à un peu plus d'une semaine, se serait soldée, apprend-on, par la capture de trois terroristes dans un quartier populeux de l'Est algérois. Ces derniers, fort bien armés, se seraient déguisés, nous dit-on, en portant le djilbab. Pour revenir aux détails de cette opération, le communiqué précise que «les recherches entreprises ont permis de localiser et d'arrêter deux terroristes armés, le 17 avril 2005. Les deux terroristes étaient en possession de 2 PA, d'une grenade et d'un pain de TNT». Il s'agit de «Oukil Boulenouar dit Yacine, né le 20 juin 1978 à Lakhdaria. Il résidait au douar Beni-Maaned, Kadiria. Il a rejoint le GIA en 1995». Il circulait avec une fausse pièce d'identité. Il a également pris part à plusieurs assassinats dont celui perpétré le 22 octobre 2004 au lieu-dit M'senou (Médéa), au cours duquel seize citoyens avaient été assassinés. Le second se nomme Chama Mohamed dit El-Kaaka, né le 07 janvier 1963 à Chebli (Blida), ayant demeuré à Haï Louz, commune de Bougara (Blida). Il a rejoint le GIA au courant du mois de mars 1996. Le terroriste a reconnu activer dans la région de Tamesguida (Médéa), au sein d'un groupe criminel affilié au GIA. Il a, notamment, participé au massacre collectif perpétré en 1997 à Larbaâ, au cours duquel 82 citoyens ont été assassinés. Le groupe, au total, se compose de «Oukil Boulenouar dit Yacine, chef du groupe Belkheir Youcef dit Abbou Otba, Allag Yakhlef dit Abbou Imara, Aber Ali dit Youcef, Oumriche Abdelkader dit Abou Dahdah». Le communiqué ajoute que «parmi les armes et explosifs récupérés figurent, une mitrailleuse lourde de calibre 12,7 mm, 4 fusils mitrailleurs, 2 lance-roquettes de type RPG.7, 28 kalachnikovs, 2 pistolets mitrailleurs de marque Scorpion, 2 seminovs, un pistolet mitrailleur de marque HK-G3, un pistolet mitrailleur de marque Thomson, 60 fusils de chasse dont 10 à canon scié, 8 pistolets automatiques et 7 kg de TNT». Un lot important de munitions et de matériel informatique a également été saisi lors de cette opération. Cette dernière opération, menée avec efficacité et rapidité par les services de sécurité, prouve une fois de plus que le terrorisme «vit ses derniers instants», pour reprendre une expression faite par des sources sécuritaires, lesquelles précisent que «l'ultime chance pour les groupes encore en armes est de se plier à la mansuétude des autorités avant qu'il ne soit trop tard pour eux».