Il a fallu l'avènement de la passionaria pour que la scène politique bouge un tant soit peu. Ayant fait le tour d'horizon sur la politique générale du pays, Louisa Hanoune n'a pas fait dans la dentelle en déclarant à partir du rassemblement populaire qu'elle a animé à Oran dans l'après-midi de samedi dernier que «malgré nos moyens dérisoires, nous allons vaincre les partis politiques du pouvoir et ceux ayant fait allégeance au pouvoir». «Nous les vaincrons eux et leurs moyens», a enchaîné la première responsable du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. En tenant de tels propos, Louisa Hanoune a été explicite en dévoilant le fond de sa pensée expliquant que «les partis de l'allégeance usent et abusent dans leur stratégie politicienne en mobilisant, à l'effet de leur campagne, d'importants fonds sans pour autant juger utile de porter un quelconque projet de société pouvant servir le pays à la faveur de la crise le sévissant». A l'adresse des cadres de son parti, Louisa Hanoune a appelé ses militants à mener une campagne électorale «plus offensive pour sanctionner tous les partis, à l'origine de la situation actuelle, celle de la détérioration du pouvoir d'achat et autres mesures antisociales. «Nous ne disposons pas de moyens de grands partis mais nous mobiliserons tous les moyens possibles pour sensibiliser les citoyens et les convaincre à aller voter par un discours responsable, le dialogue et la démonstration», a-t-elle soutenu, appelant ses troupes à créer cette dynamique pour faire changer les rapports de force et consacrer la démocratie et les libertés. Habituée des grands rassemblements qu'elle domine grâce à son verbe tout au plus rigide, Louisa Hanoune ne fait pas dans l'amalgame dans ses propos en multipliant des déclarations aussi acerbes que cruelles en décortiquant la situation politique, économique et sociale qui prévaut actuellement dans le pays. En revenant sur les élections législatives du 4 mai, Louisa Hanoune a invité les présents à faire le choix rigoureux en optant pour ce qu'elles a qualifié «de candidats intègres n'ayant pas les mains sales». C'est à partir de cette déclaration qu'elle s'est déchaînée en présentant, devant un grand parterre de présents, les candidats représentant son parti dans la wilaya d'Oran. Insatisfaite d'une telle présentation, la patronne du PT a également exposé le bilan des députés de son parti ayant joué un rôle prépondérant dans la défense des droits des travailleurs et des prolétaires en rejetant plusieurs amendements apportés par l'Assemblée populaire nationale. Mieux, Louisa Hanoune a expliqué que «les députés du Parti des travailleurs ont constitué la force de proposition au sein du Parlement en suggérant autant de projets bénéfiques pour les populations». Elle a fait remarquer que ses candidats ont prêté serment, s'ils sont élus, de s'opposer à la politique d'austérité prônée par le gouvernement et se sont engagés pour «garantir le respect des textes constitutionnels, d'oeuvrer inlassablement pour la défense des deniers publics et d'être très proches des préoccupations des couches défavorisées». D'un ton acerbe, elle n'a rien laissé au hasard en s'en prenant aux candidats des autres partis qu'elle a qualifiés «de quêteurs de l'immunité parlementaire». Dans ce chapitre bien nommé, Louisa Hanoune a fait état de la feuille de route de son parti appelé à jouer un rôle de premier ordre lors de la prochaine mandature législative. Elle dira en ce sens que «le PT repose sa politique sur des députés audacieux devant ouvrir le débat profond et aborder des questions lancinantes comme la remise en cause du partenariat entre l'Algérie et l'Algérie et l'Union européenne». Elle ajoute en affirmant que «des députés sont appelés à aborder la question sécuritaire du pays sans pour autant franchir certaines bornes comme le secret lambda». La campagne, ayant été terne et sans goût dans sa première semaine, Louisa Hanoune a tout de même réussi à évoquer plusieurs autres chantiers tenant à coeur aux cadres de son parti. Il s'agit entre autres de l'obligation de la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe sur tout le territoire national. Louisa Hanoune, qui a fait un plaidoyer pour élire «une véritable Assemblée populaire nationale, a invité la société civile à voter le 4 mai prochain pour consacrer la citoyenneté, estimant qu'il est du «devoir de son parti de sauver l'Algérie». L'Alliance du Mouvement pour la société et la paix, a elle aussi, tenu un rassemblement dans la fin de la journée de samedi dernier animé par Abderrezak Makri dans la salle des sports de Mediouni. Celui-ci n'a pas apporté grand-chose cette fois-ci à son discours hormis les incessants appels qu'il lançait à l'égard des votants les invitant à opter pour la liste de son parti. Au passage, il a présenté les candidats devant affronter la course électorale du 4 mai, tout en tenant un discours plus ou moins séduisant à l'égard des dissidents du Mouvement de Menasra revenus à de meilleurs sentiments en optant pour le retour au bercail dans le cadre de l'Alliance avec le MSP.