Photo : Riad Par Ali Boukhlef Louisa Hanoune est visiblement furieuse. En invitant les élus du centre du pays de son parti à une réunion, tenue hier à El Harrach, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a d'abord tenu à expliquer les termes de l'accord passé entre son parti et le Rassemblement national démocratique. La députée d'Alger a trouvé également une bonne tribune pour rendre les coups qu'elle a reçus.Ainsi, ni les partis politiques -et ils sont nombreux- ni les journalistes n'ont été épargnés par ces attaques que Louisa Hanoune donne pourtant rarement. Très remontée par le fait que des personnalités nationales critiquent l'accord de son parti avec le RND –portant seulement sur le soutien aux candidats RND aux sénatoriales- Louisa Hanoune a donc rendu la monnaie. Sauf que Abdelhamid Si Afif a eu la part du lion de ces flèches : d'abord parce qu'il a osé lui «manquer de respect» lors d'une intervention dans l'hémicycle de l'Assemblée populaire nationale ; ensuite, le président de la commission des Affaires étrangères de l'APN aurait critiqué l'accord passé entre le PT et le RND. «Si je voulais entrer au gouvernement, je l'aurais fait en 2000 […] Je ne cherche pas de poste, je n'intègre pas le gouvernement des privatiseurs», s'est exclamée la pasionaria du PT sous les applaudissements des militants présents. Seulement, Mme Hanoune a précisé que le commentaire ne concerne pas le parti du Front de libération nationale. «J'ai effectivement rencontré le secrétaire général du FLN le 9 décembre dernier. Nous avons discuté de tout, y compris du nomadisme politique. Mais ne je ne lui ai rien promis», a-t-elle révélé, comme pour mettre fin à des rumeurs faisant état d'un accord «pas tenu» avec le FLN. Nous avons décidé de soutenir les candidats du FLN à Alger et Oran, sans passer d'accords avec la direction de ce parti», a-t-elle précisé, appelant les élus de sa formation à voter pour ces deux candidats «parce que la direction l'a décidé». Concernant l'accord passé avec le Rassemblement national démocratique, portant sur l'apport des voix des élus locaux de son pari pour les candidats du RND au Sénat, Louisa Hanoune a estimé qu'il ne s'agit pas d'une alliance, mais d'un «accord politique». «Les alliances, ce ne sont pas nos affaires», estime-t-elle, avant d'indiquer : «Nous pourrons parler d'alliances lorsque nous serons majoritaires.» L'accord fait suite à la demande du RND qui, selon elle, a sollicité la direction du PT le 20 juin dernier. «Nous se sommes pas demandeurs», a tranché la secrétaire générale qui dit refuser les accords au niveau local pour éviter la corruption. «L'accord que nous avons signé ne profite pas au parti, mais à la nation», a-t-elle encore indiqué. Les deux autres personnalités à subir les attaques de la secrétaire générale du Parti des travailleurs sont le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, et le président du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie qui ont, selon elle, critiqué cet accord avec le RND. Concernant la situation du pays, Louisa Hanoune pense que les choses se sont améliorées, mais «il reste beaucoup à faire».