Après les films révolutionnaires, l'Algérie s'est tournée cette année vers les films historiques. Et deux films algériens sur les figures historiques sont attendus en 2017. Le film Biopic sur Ben Badis est soutenu par le ministère de la Culture et le Cadc. Réalisé par le grand cinéaste syrien, Bassel El Khatib et une équipe technique composée essentiellement de Syriens en exil, d'Iraniens pour le maquillage et des Tunisiens pour la technique, il s'annonce comme une oeuvre artistique et cinématographique. Dans le rôle principal, l'étoile montante du cinéma algérien Youcef Sehairi, totalement transformé par les maquilleurs iraniens. Le film, dont le montage a été finalisé à Dubaï, a suscité beaucoup d'interrogations. Attendue pour le 16 avril, le jour du Savoir, l'avant-première du film a été encore reculée. Ce qui n'a pas été du goût de la chaîne privée Numidia News qui a consacré un reportage de 52 mn sur les dessous de cette superproduction. Le film traite des aspects majeurs de la vie de ce célèbre penseur ainsi que de ses voyages à l'étranger. Il débute par un événement important de la vie de cheikh Abdelhamid Ben Badis, le décès de son grand-père. D'autres événements tout aussi marquants du parcours du chef de file des Oulémas musulmans algériens sont abordés, dont son combat farouche contre les idées rétrogrades qui prévalaient en son temps. Un film très attendu. L'autre film attendu, saint-Augustin, le fils de ses larmes coproduit avec la Tunisie et réalisé par l'Egyptien Samir Seif. Le film a été projeté en avant-première et hors compétition lors des dernières Journées cinématographiques de Carthage. Célèbre philosophe, religieux, scientifique et théologien berbère, Augustin d'Hippone fut l'un des principaux pères de l'Eglise latine et l'un des trente-trois docteurs de l'Eglise. Il est d'ailleurs fêté par les catholiques chaque 28 août, jour de sa mort. Son oeuvre et sa doctrine donnèrent naissance à un système de pensée, l'augustinisme, qui influença toute l'histoire de l'Eglise. Les nombreux critiques qui ont vu le film, ont été unanimes pour évoquer le ratage de cette grande coproduction algéro-tunisienne, avec le producteur Imed Dabbour. Long métrage, il traitera des «principales étapes historiques de la vie de saint Augustin d'Hippone». Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur cette production qui n'a pas respecté l'aspect historique. Comment peut-on faire des films sur deux figures religieuses différentes? musulmane et chrétienne? En réalité on a essayé de respecter l'histoire séculaire du pays, qui a rassemblé les deux religions en Afrique du Nord. [email protected]