Abdelkader Messahel, s'entretenant avec le chef du gouvernement d'unité nationale libyen (GNA) Fayez al-Serraj, lors de sa tournée en Libye la semaine dernière Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a déclaré que l'Algérie était favorable à toute sorte d'initiative qui accompagne les Libyens dans la recherche d'une solution à la crise dans leur pays. S'exprimant dans l'émission Questions d'actu de la chaîne Canal Algérie de la télévision nationale, M. Messahel qui répondait à une questions sur «le devenir de la tripartite (Algérie-Tunisie-Egypte)» a affirmé que l'Algérie n' «est pas contre une rencontre à trois sur la Libye». «Nous sommes preneurs de toute sorte d'initiative qui accompagne les Libyens dans la recherche d'une solution. Moi-même j'ai pris part à une réunion tripartite au niveau ministériel», a indique le ministre, précisant que pour ce qui est d'un éventuel sommet, deux exigences s'imposent: «Il faut, en premier lieu, qu'il y ait une préparation et que les principaux concernés, à savoir, les Libyens soient une partie prenante dans ce genre d'initiative». «Un sommet (...) marque l'aboutissement mais pas le début d'un processus politique», a souligné M.Messahel. Le ministre a également enchaîné qu'«une chose est exclue, à savoir, «le dialogue avec les terroristes». «Les grands terroristes sont identifiés en Libye ou ailleurs. La référence chez nous ce sont les groupes listés par l'ONU. En Libye ils sont au nombre de trois, (Daesh, Al Qaïda, Ansar Charia). Nous sommes pour le dialogue politique, pacifique mais pas pour le dialogue des armes», a soutenu le ministre. Par ailleurs, M. Messahel a cité deux «indicateurs importants» favorables au processus politique en Libye. Le premier est relatif à une rencontre discrète, entre Libyens, tenue récemment à Rome. Dans ce contexte, M. Messahel a appelé à encourager les antagonistes à se rencontrer même si, au départ,«ce n'est pas évident». «Mais avec le temps les gens trouveront des points de concordance et des point de consensus qui peuvent se faire dans la discrétion», a-t-il affirmé. Le deuxième indicateur, a ajouté le ministre, est relatif à l'«installation de la mission des Nations unies en Libye à Tripoli, qui, jusque là, avait fonctionné depuis Tunis». Pour le ministre, il est important qu'«une mission onusienne se déploie en Libye, car elle facilitera le dialogue en Libye. D'autant plus, l'ONU est garante de la mise en oeuvre de l'accord politique à travers la résolution 22/59 du Conseil de sécurité. Le ministre a effectué la semaine passée une visite en Libye à l'initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui l'avait instruit en mars dernier de rencontrer les principaux acteurs libyens. La visite a commencé dans l'est libyen, à El Beida et Benghazi, deux villes symboliques de la résistance du peuple libyen contre le colonialisme italien. C'est en effet, a expliqué le ministre, «la région d'Omar El Mokhtar qui avait mené une résistance de 1911 à 1931 (contre le colonisateur), et qui avait été accompagné par la Senoussia (confrérie religieuse originaire d'Algérie)». Le ministre a marqué également une halte à Zenten juste après El Beida et Benghazi, partant de la relation historique profonde entre les deux peuples algérien et libyen, marquée entre autre par la bataille du 3 octobre 1959 qui a vu du sang libyen et algérien couler face au colonialisme français. Une autre visite l'a conduit par la suite à Misrata, la symbolique ville de résistance et de lutte contre le terrorisme, où M.Messahel s'est réjoui de l'accueil qui lui a été réservé «de manière spontanée» par des jeunes de la région qui avaient combattu le groupe terroriste «Etat islamique (EI/Daesh)» et ayant libéré la ville de Syrte. Parmi eux, a fait savoir le ministre, des jeunes blessés qui ont été soignés dans des hôpitaux algériens. La visite qui s'est achevé par une halte dans la capitale Tripoli, symbole de l'unité du pays, ville de Chikh Brahim El-Mechergui, un personnage qui a accompagné la Révolution algérienne de 1947 jusqu'à l'indépendance en 1962. «Le défunt était l'un des ambassadeurs de la révolution nationale. El-Mechergui, de son vivant, avait émis le voeux d'être enterré en Algérie. Effectivement, en 2007 après son décès, et sur décision du président Bouteflika, il a été inhumé au carré des martyres», a rappelé M. Messahel. Le ministre a eu à rencontrer, à la faveur de cette visite, les principaux acteurs libyens, M. Akila Salah, président de la Chambre des représentants, le maréchal Khalifa Haftar, des responsables, des notables de l'est, des chefs de tribus, le président du conseil d'Etat, Abderahmane Souihli, le commandement opérationnel de Benian- El-Mersous (Edifice renforcé) qui a mené la lutte contre le groupe terroriste Daesh à Tripoli, des hommes d'affaires, des représentants de la société civile et des jeunes.