Une mission économique commune de la Flandre (Belgique) et de la Catalogne (Espagne) prévue du 7 au 9 mai prochain au Maroc a été annulée en raison de "pressions diplomatiques" de Madrid qui aurait enjoint à Rabat de ne pas recevoir le président de la Catalogne Carles Puigdemont, selon des médias belges. Le ministre-président flamand, Geert Bourgeois qui a confirmé à l'agence belge "Belga" l'annulation de cette mission économique a évoqué la possibilité que "le gouvernement à Madrid ait fait pression sur les autorités marocaines afin d'enjoindre celles-ci à ne pas recevoir de délégation catalane". Selon Geert Bourgeois, les responsables de délégations, lui-même et Carles Puigdemont ont décidé d'un commun accord de renoncer à leur participation après que le gouvernement marocain ait fait savoir, deux semaines avant la mission, qu'aucun décideur marocain, à quelque niveau que ce soit, ne pourra se libérer lors de la visite des ministres-présidents régionaux dans le Royaume. Dans un communiqué conjoint, le ministre-président flamand Geert Bourgeois et le président Carles Puigdemont ont regretté la décision "unilatérale" du gouvernement marocain, déplorant "les conséquences à assumer pour plus de 30 entreprises flamandes et catalanes qui souhaitaient nouer des liens avec leurs homologues marocaines". Indépendantiste convaincu, Carles Puigdemont compte organiser en septembre au plus tard un référendum sur l'indépendance de la Catalogne. Les indépendantistes majoritaires depuis 2015 au Parlement régional réclament depuis 2012 de Madrid la possibilité d'organiser un référendum d'autodétermination. De son côté, le ministre-président flamand, Geert Bourgeois, est issu du rang de la Nouvelle alliance flamande (N-VA), parti nationaliste flamand qui a relancé, dernièrement, le débat sur l'indépendance de la Flandre. Selon des observateurs, les positions indépendantistes de ces deux responsables politiques, espagnol et belge, mettent mal à l'aise le gouvernement marocain qui tentent depuis des années de renvoyer aux calendes grecques l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental.