Après l'interpellation de huit personnes à Tizi Ouzou, la Cadc a tenu une réunion extraordinaire, hier, pour discuter des actions à mener afin de les libérer. L'effervescence qu'a connue la capitale du Djurdjura ces derniers jours ont conduit à l'interpellation par la police de huit personnes pour troubles de l'ordre public. Cela a fait réagir la coordination des ârchs, daïras et communes de Tizi Ouzou qui a tenu une réunion extraordinaire où il a été question de trouver une manière de faire pression sur les autorités locales et la force publique pour libérer les détenus. Les délégations qui se sont succédé ont proposé une marche et un sit-in. Lors de la rencontre, on a également évoqué le rôle de la police «qui était au service du citoyen» dans «la descente punitive» au quartier des Genêts. Celle-ci est accusée d'avoir sorti des armes à feu lors des interpellations. Des témoins ont fait état de détention d'armes blanches par «les émeutiers», ce qui a été nié par les délégués. Le vent de doute qui souffle sur le mouvement ces derniers temps, notamment en ce qui concerne la représentativité des délégués, a fait que quelques-uns d'entre eux ont proposé de renouveler le mandat de tous les délégués. L'action du 6 décembre est considérée, par le délégué de Aïn El-Zaouia comme une action non réfléchie, et par celui de Tizi Rached, de primordiale. Pour lui, les «émeutes» étaient «classiques». Il va même plus loin en suggérant de généraliser les émeutes ou d'organiser une grande journée d'émeute à Tizi Ouzou. Heureusement qu'il y a des sages qui ont opté pour des actions pacifiques car le sang a assez coulé en Kabylie.En fin de réunion, il a été décidé d'organiser une marche des délégués, élargie aux comités de village. La marche s'ébranlera à 13h du théâtre communal Kateb-Yacine vers la wilaya en passant par le tribunal où une halte sera marquée. A la wilaya, un sit-in sera observé et prolongé jusqu'à 20h par les manifestants. Une déclaration exigeant la libération immédiate et inconditionnelle des détenus sera également remise au wali. A noter enfin, que les délégués ont décidé de recourir à une marche populaire après l'Aïd si leurs doléances ne sont pas prises en charge.