Jeudi 4 mai 2017 est jour férié. Il a fait chaud et les Algériens, ceux de la côte, pouvaient aisément aller nager. Les Algériens sont plutôt enclins à une grasse matinée qu'à un réveil matinal pour aller accomplir un devoir en ce jour de scrutin pour les législatives. Vers 8 heures, seuls les cafés étaient ouverts. Peu de monde. Les kiosques proposent la presse du jour où les Unes sont consacrées au vote des nouveaux députés. Devant les centres de vote, des agents de la Sûreté nationale sont déjà présents pour assurer le bon déroulement du vote. La télévision algérienne diffuse des images des villes du Sud qui, comme d'habitude, votent tôt le matin. Les Algériens se sont massés devant les centres de vote pour accomplir leur devoir et ont exprimé devant les micros de la télévision leur satisfaction tout en souhaitant que les nouveaux députés soient à la hauteur de la confiance que leur accorde le peuple algérien. Des citoyens au sortir des centres de vote ont déterré la fameuse formule qui a fait fureur durant les années quatre vingt. D'autres avec un ton sérieux de militants ont affirmé que le vote se déroule dans de bonnes conditions. Les envoyés spéciaux de la télévision algérienne veulent créer l'événement là où il n'existe pas. Alors, ils formulent des expressions toutes faites et à l'évidence bien apprises, certainement résultant des consignes de la veille. Les caméras de la télévision montrent des panoramiques des foules en attente du vote. Certaines vidéos d'amateur ont montré des images du désordre total qui régnait dans les centres de vote. C'est à peine inimaginable. Des chaînes privées ne se sont pas gênées pour les diffuser et c'est tant mieux. Derbal annonce avoir reçu 358 plaintes. Nouredine Bedoui est satisfait du déroulement du scrutin et Hamid Grine est content de la couverture et du travail des journalistes de la radio et de la télévision algériennes. Les Algériens aussi sont contents. Le 4 mai est passé sans enregistrement d'un incident. L'armée a éliminé un terroriste. L'Algérie n'est pas menacée. Le pays est en paix et en sécurité. Un scrutin n'est finalement pas un exercice à gros risque. Fraude avec la complicité des chefs de centre de vote à Boumerdès et à Annaba. Des incidents et des dépassements sont enregistrés un peu partout, mais pas de quoi soulever des doutes quant à la validité du scrutin. Les résultats partiels ne changent pas la configuration actuelle du paysage politique du pays. Ould Abbès qui disait que le FLN n'avait pas besoin de campagne électorale pour rafler la mise sait apparemment de quoi il en retourne parce que les résultats partiels donnent le FLN majoritaire dans plusieurs wilayas du pays. En attendant les résultats définitifs de ce vote pour les législatives, le RND de Ahmed Ouyahia est donné second un peu partout. Comme attendu, le taux de participation est relativement faible avec 38,25% de votants. Le taux de 2012 était de 48% et les observateurs politiques disaient que l'Assemblée populaire nationale n'était pas crédible, que diront-ils avec 38.25%. Les résultats connus, chaque parti fera sa propre évaluation de sa participation au scrutin du 4 mai. Certains fêteront leur victoire avec leur formation politique puis en privé, d'autres jureront après la déception et l'échec de ne plus remettre les pieds dans la sphère politique. Bref, pour l'essentiel, bon déroulement des élections, vote dans le calme et la sérénité. Le pays est encore stable. La paix et la sécurité sont là pour le développement du pays. Amara Benyounès fera quelque chose aujourd'hui; le patron du parti qui a un drôle de nom reprendra ses activités politiques et Ahmed Benbitour nous dira que le pays est au bord de l'explosion et que les résultats de ce vote n'arrangent pas les choses, dans des contributions à la presse, en arabe et en français. Retenez que Monsieur le professeur d'économie est un parfait bilingue.