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Quand l'Entente crée l'événement à Alger
Publié dans El Watan le 19 - 05 - 2007

J'espère que tu n'as pas voté Sofiane… ? », interroge Kamel. « Si, j'ai voté à 9h… ! » « Tu confirmes Nassim qu'il a (Sofiane) vraiment voté ? » « Malheureusement oui ! » « Wallah ma rak rajel… » (Tu n'es pas un homme !), reprend Kamel, visiblement décontenancé. Cet échange a eu lieu jeudi, à l'intérieur d'une boutique de vente de téléphones mobiles, pas loin de la Grande-Poste à Alger.
A quelques mètres du centre de vote, Ahmed Ouyahia et Rédha Malek, deux ex-chefs du gouvernement, accomplissaient leur devoir électoral. Jeudi, jour de vote, à Alger, on cherchait désespérément ceux qui ont voté… On court les rues, mais on ne se bouscule pas dans les bureaux de vote. Les Algérois ne voulaient manifestement pas « sacrifier » une aussi belle journée printanière comme ils n'en ont pas vu depuis quelques mois. Et surtout pas pour la dédier à la politique et aux élections. Voter ? Pourquoi donc ? Les habitants de la capitale, désabusés, ne prêtent quasiment aucune attention à un scrutin censé leur donner des représentants. « Qu'est-ce qui va donc changer pour que je vote mon frère ? Rien ! Je l'ai fait plus de dix fois et vous voyez les résultats. » Ahmed, jeune opticien, a divorcé d'avec l'urne. Tout comme son associé Rachid, il a préféré ouvrir sa boutique, place Maurice Audin. « J'ai voté deux fois dans ma vie ; une fois en faveur du FIS en 1991 et une autre fois pour la réconciliation nationale. Mais ces derniers temps, je n'y crois plus ! Le jour où ils nous prendront en considération, ce jour-là, peut-être, j'irai voter. » Pour le moment, c'est toujours « recham H'mida, l'âab H'mida ! » Cette belle formule puisée dans le génie populaire algérien, intraduisible dans la langue de Molière, résume parfaitement l'état d'esprit des citoyens de la capitale en ce jeudi électoral. « C'est un jour férié comme vous le constatez ! », ironise un ancien député d'Alger et ex-ministre qui venait de sortir d'une librairie où il s'est « fringué » de livres. La circulation est très fluide dans toutes les artères de la capitale. C'est une bouffée d'oxygène pour les automobilistes algérois qui suffoquent des bouchons tous les jours que Dieu fait. Et on en profite à fond en ce jour du vote ! 10h30. Les terrasses des cafés commencent à se remplir. Les commerçants ouvrent leurs magasins après une grâce matinée. Dehors, les Algérois ne discutent pas des élections. Comme si de rien n'était. Les préoccupations sont à chercher ailleurs que dans le fond des urnes. Des urnes plus que jamais fatales pour Lotfi, Aïssa, Malika, Ilham et Nordine, convaincus que le « trio » FLN, RND MSP en sortira, dans l'ordre ou dans le désordre. « Qu'est-ce qui va changer si je vote ou pas ? » Voilà un refrain repris en chœur par la rue algéroise mi-joyeuse, mi-anxieuse. Telle un funeste destin, on ne croit plus à l'acte citoyen d'aller glisser son bulletin dans l'urne. « Tu votes pour lui, mais dès qu'il devient député, tu n'aperçois plus sa trace… ! » C'est cette image détestable que les Algérois se font du député. Cela côté cour. Côté jardin, à l'intérieur des bureaux de vote, on chôme terriblement. Les préposés, hommes et femmes, causent nonchalamment, histoire de tuer le temps. L'atmosphère est pesante. N'étaient les 2500 DA (25 euros) qu'ils doivent empocher à la fermeture de ces bureaux, personne n'aurait accepté une telle corvée. Une corvée de rester là, scotché sur une chaise en attendant qu'un vieil homme veuille bien venir les arracher, quelques minutes au moins, de ce silence glacial des bureaux de vote. Et quand une personne vient briser cet horrible vide, c'est toute la salle qui est mobilisée pour l'aider à accomplir son devoir. Normal, ici, c'est un bel euphémisme que de dire qu'il n'y a pas beaucoup de monde. On s'ennuie à mourir dans la majorité des bureaux de vote du centre d'Alger. Y compris au CEM de la rue Pasteur ! Ici où Ahmed Ouyahia a voté vers 10h30, au bureau numéro 20, seules 38 personnes sur les 423 inscrites s'y étaient astreintes, vers 13h30. Au bureau numéro 26 où Rédha Malek a accompli son devoir, 29 citoyens seulement l'ont imité sur les 423 inscrits. Et encore ! « Ici c'est le troisième âge qui vote… », précise Fatima, présidente d'un bureau. Pendant ce temps, les représentants des partis censés surveiller le déroulement — sait-on jamais ! — sirotent paisiblement des cafés et grillent des cigarettes dans la petite cour de l'école primaire Ali Boumendjel, rue Daguerre. Là aussi, les électeurs se font désirer. « Hadja dhaiifa, kho ! » (C'est très maigre mon frère) répond gentiment le chef du centre, interrogé sur la tendance du vote. Il faut noter que, pour la première fois, aucune statistique n'est disponible sur l'évolution du vote, comme cela se faisait à chaque scrutin. « Allez à l'APC peut-être aurez-vous une estimation », conseille-t-on à chaque fois. La désaffection est telle que les préposés n'ont pas jugé utile de se livrer à un calcul arithmétique tant la courbe des votants est à ce point en berne. 17h passées. Le taux record de 19% de participation au niveau national, annoncé par Zerhouni, est venu confirmer ce que tout le monde savait déjà : les Algérois autant que tous les Algériens ont massivement boycotté les urnes. En début de soirée, les ruelles et venelles d'Alger se vident soudainement. Pas pour aller assister aux dépouillements, mais pour suivre l'Entente de Sétif qui, en Jordanie, tentait vaillamment d'arracher un motif de fierté aux Algérois contre les redoutables d'Al Faïçali. Les petits écrans de télévision font leur apparition dans tous les quartiers. Les jeunes vibrent à chaque exploit technique des camarades de Bourahli et de Hadj Aïssa. S'agissant du fond des urnes, les Algérois n'y prêtent guère attention. Ce sera de toute façon, Hadj Moussa ou Moussa Hadj, devaient-ils penser. 20h. Des clameurs fusent de partout. Un concert de klaxons déchire le silence de la nuit, dans les autres coins de la capitale. Non, ce n'est pas le FLN ou le RND qui fêtent leur victoire, comme au bon vieux temps. Ce soir, tout ce beau monde a perdu. Les jeunes d'Alger célèbrent l'authentique exploit des enfants de Aïn El Fouara. Entre Algérois voire Algériens et Sétifiens, l'Entente a été parfaite. A tout point de vue…

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