A la lumière des résultats officiels, l'ordre et la cartographie politique établis ne seront pas bouleversés. Le FLN reste la première force politique même avec le net recul enregistré aux législatives du 4 mai 2017. Le vieux parti perd près d'une cinquantaine de sièges par rapport à son score obtenu en 2012, soit un recul de près de 25%. Le successeur de Saâdani a mal négocié l'opération de choix des candidats. D'après de nombreux observateurs, «l'opération de confection de listes, hautement contestée par la base militante et les différents groupes du parti serait derrière l'échec du FLN à la compétition des législatives». «Le FLN n'est pas sorti indemne des scandales liés aux transactions signalées autour de positions gagnantes sur les listes de candidature du parti auxquelles s'ajoutent l'opacité autour de l'opération de confection de ces listes et le népotisme», indique-t-on encore. Son allié au sein de l'Alliance présidentielle, le RND du directeur de cabinet à la présidence de la République est mieux loti cette fois. Contrairement au parti d' Ahmed Ouyahia, qui a présenté son propre programme électoral, le FLN s'est contenté de servir des slogans tout au long de sa cinquantaine de meetings tenus lors de sa campagne électorale. Toutefois, le duo FLN-RND conserve la majorité absolue puisque le parti de Ouyahia a gagné 27 sièges par rapport à 2012. Ainsi, pour prendre les rênes du gouvernement, le FLN sera dans l'obligation de contracter des alliances avec d'autres formations politiques qui soutiennent le programme du président de la République, dont notamment le RND qui a progressé en remportant 97 sièges. A la lumière des résultats officiels, l'ordre et la cartographie politique établis ne seront pas bouleversés. Une forte concurrence entre le FLN, le RND et les bulletins nuls ont été notés lors de ces joutes. Le FLN, présidé par le chef de l' Etat, reste le parti majoritaire au Parlement, talonné par le RND, le parti du directeur de cabinet à la présidence de la République. Il faut dire que la prophétie de Djamel Ould Abbès selon laquelle le FLN aurait à lui seul une majorité absolue confortable, ne s'est pas vérifiée car celle-ci sera encore partagé entre son parti et celui de Ahmed Ouyahia. Ainsi le scrutin ne devrait pas remettre en question la domination des deux partis de l'Alliance présidentielle, le FLN et son allié stratégique, le RND. Le FLN, qui continue à dominer la scène politique, depuis l'instauration du multipartisme en 1989, a obtenu pas moins de 220 sièges lors des législatives de mai 2012, suivi du RND avec 70 sièges. Après avoir essuyé un camouflet il y a cinq ans, les islamistes qui ont monté deux coalitions sur proposition du pouvoir, occupent la troisième position sur le podium. S'ils viennent en troisième position, leur score stagne car le nombre de sièges obtenus par les deux coalitions islamistes est égal à celui réalisé par l' AAV, regroupant la majorité des formations islamistes en 2012 (49 sièges). TAJ qui participe avec des listes de «tout-venant» pour la première fois aux législatives crée la surprise, en obtenant 19 sièges! Selon les résultats annoncés, aucun des partis de la mouvance démocratique n'a obtenu suffisamment de sièges pour pouvoir constituer un groupe parlementaire, qui nécessite 21 députés. Le Front El Moustakbel, parti de Belaïd, transfuge du FLN, est passé de deux sièges en 2012 à 14 en 2017. Le MPA de Amara Benyounès, a presque doublé son score par rapport aux législatives précédentes. Le FFS et le PT enregistrent une dégringolade, en n'obtenant respectivement que 14 et 11 sièges alors qu'en 2012, le premier a eu 26 sièges et le deuxième 24.