Le secrétaire général du RND «Les ministres n'ont pas besoin de démissionner pour se porter candidats aux législatives.» Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a déclaré en marge de la réunion de son bureau politique que «la bataille des législatives sera des plus difficiles pour différentes raisons, dont l'abstention qui pèsera de tout son poids, le contexte social difficile et la multitude de listes. «Le spectre de l'abstention est une hantise qui pèse sur tous les partis qui participeront à ces élections. Par conséquent, il sera difficile de mobiliser et de convaincre les Algériens d'aller voter car le contexte social difficile dope le taux d'abstention déjà fort lors des scrutins précédents qui se sont déroulés dans de meilleures conditions». «Accusés d'avoir cautionné l'augmentation des impôts et taxes introduites dans la loi de finances 2017, les partis de la majorité parlementaire, seront contraints de faire la campagne dans un climat hostile», a-t-il indiqué. Le nombre exagéré de listes qui seront mises en concurrence lors de ce scrutin «est une autre difficulté que devront surmonter les candidats», au yeux de Ouyahia, qui a rappelé que lors des législatives de 2012, le nombre de listes a atteint 56 dans certaines wilayas. Sur un autre plan, il a affirmé que «les ministres n'ont pas besoin de démissionner pour se porter candidats aux législatives du 4 mai prochain». «Les ministres en Algérie ou ailleurs ont le droit de participer aux élections législatives et rien ne les oblige à déposer au préalable leur démission», a-t-il fait remarquer. En revanche, poursuit-il «au RND et dans d'autres partis politiques, je crois, nous conviendrons, qu'il est impératif d'exiger des responsables qui veulent prendre part aux élections, et ce, qu'ils soient ministres ou simples directeurs d'une institution administrative, de s'éloigner de l'utilisation des moyens de l' Etat en leur faveur lors de la campagne électorale». «La participation des ministres aux élections n'est pas spécifique à l' Algérie, mais un phénomène qui existe de par le monde, en sachant que l'actuel gouvernement est constitué d'au moins 60% de ministres ayant une couleur politique. D'autre part, le futur gouvernement sera formé d'un ou plusieurs partis crédités de la majorité des sièges, à l'issue du scrutin du 4 mai prochain, ou grâce au jeu des alliances postélectorales», dixit Ouyahia. A titre de rappel, les ministres RND piloteront les listes du parti aux législatives à travers certaines wilayas. De ce point de vue, ainsi que sur d'autres considérations, le style Ouyahia est aux antipodes de celui de son rival, Ould Abbès. Le directeur de cabinet de la présidence de la République ne voit pas d'un mauvais oeil les initiatives de la fusion ou de retour au bercail des partis islamistes. «Au RND nous n'avons aucun problème avec les alliances des partis d'obédience islamiste car il faut savoir que le RND appelle à la constitution de pôles politiques». D'autre part, estime-t-il: «personne en Algérie n'est dupe au point de croire que 75 partis existant dans le paysage politique algérien, correspondent à autant de visions et de projets politiques distincts.» Au yeux de Ouyahia, la constitution de coalition sur la base de visions politiques communes est en soi «une initiative louable et positive». «Même s'ils sont nos concurrents, nous souhaitons aux partis islamistes de réussir dans leur initiative de coalition pour affronter les élections législatives ensemble et de mener à bien leur futur projet de constitution de pôle», a-t-il indiqué. Ahmed Ouyahia, dont le parti a complètement décentralisé l'opération de la confection des listes électorales, a souligné que «le secrétaire général du parti, se contente d'apposer sa signature et le cachet du parti sur les dossiers de candidature collectés par les coordinateurs de wilaya et validés sur consensus par le conseil de wilaya». Sur un autre registre, Ouyahia s'oppose au nomadisme politique, en ouvrant ses listes exclusivement à ses militants. Sur le plan footbalistique, Ahmed Ouyahia fait savoir que la sélection militaire algérienne de football a atteint les quarts de finale lors du Mondial 2017, cela prouve que «l' Algérie est capable de former une equipe nationale de football constituée de joueurs locaux et coatchée par un entraîneur local». Par ailleurs, il a salué l'armée qui vient d'achever sa vaste opération de déminage de toutes les frontières est et ouest du pays.