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«Sans formation ce sera toujours l'échec»
MOHAMED RAOURAOUA AU FORUM DE L'ENTV
Publié dans L'Expression le 09 - 05 - 2005

Le patron du football algérien dira que le développement de la discipline est presque nul.
Après Mustapha Berraf, Mohamed Raouraoua. En l'espace d'une semaine, la télévision algérienne a donné la parole au monde du sport au travers de deux très fortes personnalités, qui plus est, dirigent les deux instances les plus importantes du mouvement sportif national : le Comité olympique algérien et la Fédération algérienne de football.
Le patron du sport n°1 du pays a donc été l'invité d'un forum, où, en deux heures, il a essayé de dresser le tableau de la situation de cette discipline. Dans une longue introduction, M.Raouraoua a retracé les étapes par lesquelles le football algérien est passé. «Il y a eu trois grands stades dans cette évolution, a-t-il dit. La première est partie de l'indépendance à 1977 où les clubs étaient gérés par des personnalités qui n'avaient rien à voir avec les structures de l'Etat. A l'époque, les besoins étaient moindres et l'esprit du bénévolat toujours ancré chez les dirigeants. On est ensuite passé à une phase dite d'étatisation du sport dans la mesure où les clubs ont été placés sous la tutelle d'entreprises publiques. C'était la période d'instauration du code de l'EPS qui a valu beaucoup de résultats sportifs positifs. Cependant, cette époque-là avait failli au moins en un point. Il y avait suffisamment d'argent mais on l'avait exclusivement consacré à la prise en charge des clubs et des équipes nationales. C'était le moment où il aurait fallu construire des infrastructures sportives et surtout des centres de formation pour préparer les futures élites. Il y a eu ensuite la phase qui est partie de 1989 et qui prévaut à nos jours. C'est celle qui a vu les entreprises publiques se désengager du sport et la venue de nouveaux visages dans le système. L'Etat a, certes, continué à soutenir les clubs mais, à l'heure actuelle, ces derniers vivent avec un statut juridique hybride. Tout cela pour dire qu'aucune des trois étapes vécues par la discipline n'a apporté quelque chose de concret à son développement. Et le développement se fait avec des moyens humains, financiers, infrastructurels conséquents. Lorsque je parle de moyens humains j'entends des techniciens qui sont passés par tous les cycles de formation». Sur ce thème-là, le président de la FAF s'est voulu prolixe car il lui tenait tellement à coeur. «En Algérie, nous avons près de 1520 clubs et 290 stades répartis irrégulièrement c'est-à-dire qu'il y a certaines wilayas qui en ont en surplus alors que d'autres en sont presque dépourvues. Si l'on considère qu'un club a quatre équipes, des seniors jusqu'à la plus jeune, cela nous fait 6000 équipes. La FAF a répertorié 2 000 entraîneurs à travers tout le pays. Cela veut dire que 4000 équipes de football n'ont pas d'entraîneurs qualifiés. Vous voyez un peu la difficulté du problème. Je vous prends aussi l'exemple des deux ligues d'Alger qui gèrent 200 clubs. Ceux-ci disposent de 13 stades en tout. Par conséquent, il y a des clubs qui s'entraînent une heure à temps plein par semaine au moment où, à l'étranger, des clubs s'entraînent deux fois par jour.
Savez-vous, par ailleurs, que chaque ligue vient de recevoir comme subvention 50.000 dinars alors qu'il y a des arbitres qui touchent 10.000 dinars par match? La ligue de wilaya de Tindouf a touché, quant à elle, 25.000 dinars alors qu'elle fait état de 8 clubs affiliés et d'un vieux stade tout délabré. Ces 8 clubs passent leur temps à voyager vu les longues distances qu'ils ont à parcourir pour qu'ils puissent jouer».
«L'Etat doit s'impliquer»
Et M.Raouraoua d'insister sur le fait que la relève dans notre football n'a jamais été assurée. Pour lui, il y a eu 1982 et la victoire sur l'Allemagne, puis plus rien. Comme si on attendait un miracle du ciel qui allait prolonger notre rêve. «Je le dis et je le répète. Sans centres de formation, notre football est voué à un échec constant. La FAF a bien essayé d'en lancer un à Alger et un autre à Ouargla mais elle ne peut le faire à la place des clubs. Et ceux-ci doivent attendre une aide des pouvoirs publics en ce sens. Nos clubs n'ont ni patrimoine foncier, ni de centres de formation. Ce qu'ils font ne peut être assimilé qu'à du bricolage. Pourtant, ce sont eux qui doivent fournir les sélectionnés aux équipes nationales. Le football a un processus immuable. L'enfant entre à l'école, il va ensuite au centre de formation puis au club professionnel. Cela ne peut se faire comme cela sans une réflexion profonde sur le sujet. Nous n'avons, nous fédération, ni les moyens humains ou matériels ni les moyens stratégiques pour élever le niveau du football. Cela ne peut venir que d'une politique suffisamment réfléchie et orientée qui est du ressort des pouvoirs publics, c'est-à-dire de l'Etat».
Bien entendu, il a été question de l'équipe nationale et de ses résultats, plutôt négatifs depuis la dernière CAN de Tunisie. «Il n'a jamais été question de dynamique à la CAN 2004. il s'est, plutôt, agi d'un sursaut, sans plus. Si on revoit les matches de notre équipe nationale, une analyse objective nous fera remarquer que les deux matches contre le Cameroun, où on a fait match nul et contre l'Egypte, que l'on a gagné, ont abouti à un résultat positif d'une manière hasardeuse. On rejouerait dix fois ces matches, on les perdrait. Le troisième contre le Zimbabwe ne se discute pas, on l'a perdu. Il y a eu ensuite le quart de finale contre le Maroc où l'équipe a bien joué mais a fini par s'effondrer durant les prolongations pour perdre 3 à 1. C'est dire qu'avant le Gabon, il y avait déjà eu le Maroc. Quant à l'entraîneur Rabah Saâdane, ce n'est pas la FAF qui l'a démis de ses fonctions. Il est parti de lui-même. La FAF n'a donc jamais stoppé une quelconque dynamique de cette équipe. Maintenant, s'il faut dire la triste réalité de cette sélection nationale, eh bien sachez qu'elle est SDF. Elle n'a ni lieu pour se regrouper, ni endroit pour s'entraîner. A titre d'exemple, le Ahly du Caire dispose de son complexe sportif alors que notre équipe nationale ne sait même pas où elle doit recevoir ses adversaires. Et pour s'entraîner, heureusement qu'il y a le ministère de la Défense nationale et la DGSN qui nous aident en ce sens. On devait nous construire un centre de regroupement des équipes nationales à Sidi Moussa, mais il est resté lettre morte. Et financièrement cela nous coûte. En juin, l'équipe nationale va jouer un match de coupe du monde en Angola puis un autre à Oran contre le Zimbabwe. Entre les deux, elle se déplacera en France pour y subir un stage et disputer un match amical contre le Mali. Le coût total de ces opérations revient à près de 4 milliards de centimes. Rien que le transport aérien Alger-Luanda-Alger coûte 1 milliard de centimes. Aujourd'hui, nous avons estimé que le budget incompressible de la FAF doit être de 62 milliards de centimes».
En 2002, un an après son élection, Mohamed Raouraoua avait, au cours de certaines réunions avec les acteurs du football, parlé de refondation et des décisions qui devaient être prises pour cela. «Ce que nous avions arrêté, nous l'avons accompli. Nous n'avons pu faire les choses qui ne dépendent pas de nous. En tout cas, depuis, il y a eu deux conseils interministériels qui ont dégagé une vingtaine de décisions qui auraient dû être mises en application dans le cadre de cette refondation. Malheureusement, rien n'a été fait à ce jour. Mais il s'agit de décisions prises à un niveau gouvernemental et pour nous, elles restent d'actualité. Il est sûr que tant que nous ne mettrons pas en application ces mesures, notre football stagnera». Et Raouraoua de parler de la récente loi sur le sport. «Nous avons une loi qui a été promulguée en août 2004. nous sommes en mai 2005 et aucun texte d'application n'est venu apporter le plus à l'arsenal juridique déjà en place». Sur le problème des clubs, il a été question de professionnalisme et des dernières dispositions de la FIFA en matière de statut de joueurs. «La nouvelle loi sur le sport prévoit le semi-professionnalisme pour nos clubs. Il s'agit-là d'un artifice juridique que la FIFA ne reconnaît pas. Les clubs sont soit amateurs, soit non amateurs c'est-à-dire professionnels. A partir de la saison prochaine, nos clubs devront choisir entre faire signer un contrat professionnel à leurs joueurs soit ne pas le faire. Dans ce dernier cas, les joueurs seront considérés comme amateurs et libres d'aller où ils veulent à chaque fin de saison. Quant aux autres, ils seront protégés par un contrat type que la FAF et la LNF ont déjà émis mais qui sera enrichi par les nouvelles dispositions de la FIFA. Maintenant, on me parle de clubs professionnels chez nous, je dirais que c'est de l'utopie. Nous n'avons ni les moyens, ni les structures pour cela. Nos clubs pour tout dire vivent dans l'indigence. Je ne dis pas que ce n'est pas faisable mais il faudrait au moins atteindre certains critères. Tous les clubs ne sont pas obligés de devenir professionnels. En Tunisie, ils se suffisent de 4 seulement et aux Pays-Bas de 8».
«Les clubs professionnels c'est de l'utopie»
Concernant le problème de la corruption, le président de la FAF dira que son instance continuera à la combattre. «Il ne suffit pas d'accuser. Il faut produire des preuves. En tout cas, à chaque fois que quelqu'un en parlera, la justice sera saisie». Sur les assemblées générales des clubs, le président de la FAF a annoncé qu'un texte réglementaire sur le sujet était en préparation. «Chaque club doit avoir une identité. J'ai appris qu'un président de club veut en prendre un autre. Alors qu'il y a quelques années, un autre a voyagé d'un club à un autre. Ce n'est pas sérieux. A la rigueur si le club est professionnel et que quelqu'un voudrait en détenir des actions, je comprendrais. Mais s'agissant de notre football, je ne suis pas d'accord».
Pour ce qui est du football féminin, il a insisté sur le fait que la FAF fait tout pour le promouvoir. «Un championnat sera lancé et chaque club qui créera une section féminine recevra 200.000 dinars». Le futsal ou football en salle a été abordé dans la mesure où certaines fédérations sportives ont reproché à la FAF d'avoir mis sur pied un championnat qui les gênait dans leur propre programmation. «Nous n'avons cherché à gêner personne. Les matches de futsal sont programmés le mercredi après-midi, c'est-à-dire lorsque les salles sont fermées. Et puis, même si celles-ci étaient occupées nous sommes prêts à programmer le futsal en plein air sur des surfaces adéquates». Le président de l'USM Alger, M. Saïd Allik, est intervenu pour souligner l'obligation faite aux clubs de payer des impôts, un souci que M.Raouraoua a promis d'en tenir compte pour le faire connaître aux responsables politiques. «Les clubs doivent être exonérés d'impôts» a-t-il dit Le président de la FAF a eu à évoquer le cas des entraîneurs des équipes nationales en fin de contrat. «Cette période coïncide avec la fin d'un mandat, le nôtre. C'est pourquoi j'ai proposé à certains de prolonger leur contrat de quelques mois mais juste avant que ne finisse ce mandat. Si je dois partir je ne veux pas laisser à ceux qui vont venir ce dont j'ai hérité. Par ailleurs, je vous annonce que nous envisageons de monter des équipes nationales de jeunes qui seront en regroupement permanent et qui seront injectées dans différents championnats».
Dans sa conclusion, M.Raouraoua a évoqué la problème de la violence dans les stades et invité tous les acteurs pour qu'ils contribuent à le juguler. «Il faut que nos stades retrouvent l'ambiance familiale qui était la leur dans un temps pas très ancien».


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