Le président du COA invite la FAA et le MCA à s'entendre pour le bien de l'athlétisme algérien. Mustapha Berraf a dû être très ému lorsqu'il a vu défiler devant lui des images le montrant en train d'aligner les paniers dans un match de basket-ball des années 70. «Franchement, là vous m'avez surpris, a-t-il lancé à l'animatrice du Forum de l'Entv, dont il était l'invité samedi soir. En tout cas, on voit bien que je ne suis pas un parachuté mais bien un enfant du sport algérien.» Ce soir-là, le président du Comité olympique était appelé à un exercice plutôt cocasse dans la mesure où certaines questions, qui lui ont été posées, étaient des plus délicates. Notamment celle lui demandant s'il n'était pas en train d'empiéter sur les plates-bandes du ministère de la Jeunesse et des Sports et de la FAF en se permettant quelques prérogatives qui ne seraient pas de son ressort. Dans sa réponse, le responsable de l'instance olympique fera savoir que «le COA étant l'autorité morale du sport algérien, il était tout à fait normal qu'il donne son avis sur ce que subit ce sport-là.» S'agissant d'une soi-disant ingérence dans les affaires de la FAF, il soulignera que «le football est un sport olympique et que cette fédération est membre de l'assemblée générale du COA. A partir de là, il est normal que le président du Comité olympique se prononce sur l'avenir de ce sport.» Il se trouve, justement, qu'il a été beaucoup question du football samedi soir lors de ce Forum, notamment au sujet de l'éventualité de créer un championnat national à blanc. Une éventualité qui a rencontré l'opposition de Mustapha Berraf pour qui «un championnat sans enjeu, signifie la mort de la discipline. Il faut respecter les règles universelles du sport où il y a un gagnant et un perdant. Sans émulation, il n'y aucune chance de progresser.» Il regrettera, au passage, ce qui vient d'arriver au MC Oran, «mais je suis sûr que ce grand club va pouvoir rebondir et se régénérer à partir de la division 2.» Il a été reproché à Berraf d'avoir poussé le bouchon un peu trop loin en s'exprimant sur la paix et en lançant des appels à la cessation de la violence. On l'a, également, soupçonné de viser une promotion en demandant au président de la République de postuler pour un 3e mandat. «Les Comités olympiques nationaux de par le monde sont tenus de suivre les dispositions de la Charte olympique qui fait de l'appel à la non-violence et à la paix un acte presque sacré. Le Comité olympique algérien ne s'est, donc, pas éloigné de ces dispositions en s'impliquant dans les appels qu'on lui reproche. Pour ce qui est de l'appel à un 3e mandat pour le président de la République, il faut savoir que celui ci est un homme très attaché au sport. Il m'est arrivé de l'entendre donner des instructions pour que le sport et le football disposent de tous les moyens pour se développer. Son dévouement pour la promotion du sport, lui a valu la plus haute distinction du Comité international olympique, l'Ordre du mérite "or" du CIO, une distinction que seuls les présidents Omar Bongo du Gabon et Nelson Mandela d'Afrique du Sud, ont reçue en Afrique. Notre président de la République est aussi membre de droit de notre assemblée générale et il est tout à fait normal que la famille olympique algérienne appelle un des siens à briguer un autre mandat.» Ces histoires de mandat ont été, également, abordées lorsqu'il a été question du décret 05-405 relatif aux fédérations sportives qui devait être amendé mais qui ne l'est toujours pas. «Ce que je sais, c'est que le chef du gouvernement en a parlé avec le président du CIO lorsque celui-ci avait visité la dernière fois notre pays et il lui avait promis que le texte allait être révisé en certains points. Le ministre de la Jeunesse et des Sports a, également, fait référence à ces changements lorsqu'il avait réuni les présidents de fédérations sportives. Il est vrai, maintenant, que cela tarde mais je reste confiant. Le tout est de travailler dans la sérénité.» S'agissant de la décision de la Fédération algérienne d'athlétisme d'interdire aux athlètes algériens de concourir au Maroc, Mustapha Berraf insistera sur le fait que «la participation aux meetings en athlétisme sont du ressort des athlètes et non de leurs fédérations. Je regrette la décision de la FAA car on ne peut empêcher des athlètes de concourir à titre individuel dans un pays qui est de surcroît ami et voisin. Tout cela est né d'un différend entre la FAA et le MCA et mon souhait est que ces deux parties s'entendent et se remettent à collaborer pour le bien de l'athlétisme algérien tout en m'élevant contre toute attaque contre M. Djouad, le président du MCA qui a été un grand sportif et qui est un grand dirigeant.» Dans le même ordre d'idée, il a fait part de sa certitude de voir «le MCA-football sortir des sentiers battus avec le restitution par Sonatrach, de son sigle. Celui qui va gérer l'intérim, M.Abdelkader Drif, est un dirigeant très connu et qui sait ce qui conviendra le mieux pour ce grand club.» Et puis, il a été, bien sûr, question de la participation algérienne aux prochains Jeux olympiques de Pékin. Une participation pour laquelle «une soixantaine d'athlètes est déjà qualifiée. Nous ne pouvons émettre de pronostics car la concurrence sera rude. Nous avons bénéficié d'une aide de l'Etat de l'ordre de 72 millions de dinars. Notre souhait serait de voir cette aide augmenter de 50 millions de dinars pour la préparation et de 50 autres millions de dinars pour la participation.»