Mardi 8 mai 45, dimanche 8 mai 2005. 60 ans jour pour jour sont passés depuis le génocide colonial. Aujourd'hui, l'angoisse, la peur et le stress de ce jour ont cédé la place à la commémoration mais aussi à l'espoir, comme en témoignaient assez bien les propos tenus par les responsables politiques, lors des nombreuses manifestations commémoratives initiées pour la circonstance. Incontestablement, c'est encore le Front des forces socialistes qui crée l'événement en mobilisant l'ensemble de ses militants et sympathisants afin de célébrer sous le signe «deux générations : même combat», ce 60e anniversaire des événements du 8 Mai 1945. Hier, Kherrata a vécu une journée particulière riche en couleurs et discours diamétralement opposés, certes, mais tous dénotaient un espoir certain pour une Algérie meilleure. Au programme, il y avait côté officiel, la traditionnelle cérémonie de recueillement sur les tombes des martyrs de la révolution et la remise des prix aux lauréats des concours organisés pour la circonstance. Au plan politique, le parti d'Aït Ahmed s'est manifestement mobilisé pour l'occasion allant jusqu'à improviser une marche pacifique du cimetière des martyrs jusqu'à la cinémathèque de la ville où un meeting a été animé par le premier secrétaire, M. Ali Laskri. Devant une salle pleine comme un oeuf, le premier responsable du FFS est revenu en détail sur les événements de 8 mai 1945 sans lesquels, dira-t-il, «la guerre de Libération n'aurait jamais eu lieu». «Nous sommes ici par devoir de mémoire et pour ne pas absoudre les crimes perpétrés le 8 mai 1945 contre le peuple algérien», déclare-t-il d'emblée. Pour l'orateur, les revendications soulevées à l'époque par les Algériens étaient d'ordre politique. Des Algériens manifestaient pour leur liberté et l'armée coloniale leur répondait par la mort. Aujourd'hui, note-t-il encore, «on en est encore au même stade», avant de soutenir que «ces revendications sont encore d'actualité et on en est encore à chercher les solutions». Sur ce, il réitérera les revendications chères au vieux parti d'opposition. Par ailleurs, la structure antidialoguiste des archs s'est, elle aussi, manifestée pour l'occasion en initiant un meeting dans la ville de Kherrata. Ali Gherbi et ses camarades ont fait le parallèle entre la génération d'hier et celle d'aujourd'hui.