les turinois visent le triplé Les Bianconeri arriveront à Cardiff avec un bilan immaculé en Ligue des Champions: neuf victoires, trois nuls et trois buts encaissés seulement par Gianluigi Buffon. «Fino alla fine»: Jusqu'au bout. C'est le slogan que s'est choisie la Juventus Turin pour symboliser son identité. C'est aussi le titre retenu hier soir par La Gazzetta dello Sport après la qualification des Bianconeri pour la finale de la Ligue des Champions à Cardiff. Finaliste de la C1, finaliste de la coupe d'Italie contre la Lazio Rome, à un point d'un sixième titre consécutif: la Juventus est en effet en situation de gagner sur tous les tableaux et de réussir un retentissant triplé. Et sur sa forme du moment, le pari semble tout à fait réalisable. «C'est la bonne année», a ainsi assuré le défenseur central Bonucci après la victoire de mardi face à Monaco (2-1). De fait, il est difficile d'imaginer que cette «équipe d'acier», comme l'a qualifiée hier l'éditorialiste de Tuttosport Paolo De Paola, puisse être beaucoup plus forte que ce qu'elle est aujourd'hui. Dybala, l'une des plus grandes promesses du football mondial, progressera encore, mais Buffon (39 ans), Chiellini (32 ans), Bonucci (30 ans), Mandzukic (30 ans), Higuain (29 ans) ou Dani Alves (34 ans) sont au sommet de leur art. Ils le resteront peut-être encore une saison ou deux, pour les moins cabossés de ces vieux guerriers, mais deux ans après la finale perdue à Berlin contre Barcelone, celle du 3 juin au Pays de Galles a des airs de possible apothéose contre un club madrilène, l'Atlético ou plus vraisemblablement le Real. Les Bianconeri arriveront à Cardiff avec un bilan immaculé en Ligue des Champions: neuf victoires, trois nuls et trois buts encaissés seulement par Gianluigi Buffon. «La phase défensive, c'est l'équilibre d'une équipe. Nous les défenseurs, on a de la valeur, mais tout le monde se sacrifie quand on n'a pas le ballon. Et il serait trop facile de donner tout le mérite de ça aux défenseurs», expliquait Chiellini lundi dernier. Si le succès est collectif, les tifosi turinois ont tout de même sorti dès mardi dernier les premières banderoles réclamant le Ballon d'Or pour leur gardien Buffon, incarnation chaque jour plus convaincante de l'expression «monstre sacré». «On se souviendra de nous pour nos actes. Pour notre capacité à transformer l'impossible en réalité», a tweeté le capitaine turinois, toujours plus sobre sur le terrain que dans ses écrits. «Dès demain, nous allons essayer de récolter ce que nous avons semé. On espère cette fois gagner la finale, pour l'offrir à Buffon et à nos supporters», a de son côté déclaré l'entraîneur Massimiliano Allegri. Lui aussi était déjà là en 2015 et le technicien toscan est en train de se bâtir un palmarès impressionnant avec l'AC Milan d'abord, à la Juve désormais. Au point que l'on a vu apparaître le surnom de «Special Max», en référence au «Special One», José Mourinho, qui en 2010 avait réussi avec l'Inter Milan le triplé Serie A/Coupe/Ligue des Champions après lequel court la Juventus. En parvenant à donner à son équipe un penchant plus offensif tout en conservant son incroyable solidité, Allegri a été décisif dans le parcours de la Juventus sur les trois tableaux cette saison. Mais la vraie recette, c'est encore Chiellini, bientôt 15 ans de maison, qui l'a livrée lundi. «Nous les joueurs, nous sommes importants. L'entraîneur l'est un peu plus. Mais le club l'est encore plus.» Fino alla fine.