Le président du fce Selon le président du FCE, l'Algérie peut très bien réussir aux entreprises irlandaises. Les relations d'affaires entre l'Algérie et l'Irlande pourraient être dopées et «approfondies», si l'on en croit le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad. S'exprimant dans le cadre d'une rencontre avec le Forum des entreprises irlandaises à Dublin, Ali Haddad a mis en exergue la faiblesse des flux commerciaux et des investissements entre les deux pays. Pour le patron des patrons algériens les échanges «n'évoluent pas au rythme souhaité». Le constat est donc négatif, mais le président du FCE veut croire à une impulsion de la dynamique de partenariat entre Alger et Dublin, puisque les communautés d'affaires des deux pays ont déjà amorcé de sérieux contacts en ce sens. «Je souhaite que les rencontres comme celle d'aujourd'hui se multiplient afin d'inverser la tendance et faire en sorte que nous puissions explorer les opportunités de partenariats solides et durables entre les entreprises algériennes et les entreprises irlandaises dans différents secteurs», a insisté Ali Haddad devant le panel des hommes d'affaires irlandais. Il faut dire que malgré toute la bonne volonté du FCE, il est difficile d'énumérer deux ou trois bonnes opérations économiques actuellement en montage entre les opérateurs irlandais et leurs collègues algériens. Il semble que cette rencontre soit une «opération-test», tout juste bonne à montrer quelques signes de bonne volonté. Il reste que Haddad donne la nette impression d'y croire vraiment, puisqu'il s'est engagé lors de son allocution d' «accompagner et d'aider les investisseurs irlandais pour leur faire connaître le marché algérien et d'assurer des partenariats gagnant-gagnant.» Cet engagement solennel du président de la plus importante organisation du patronat algérien, précède quelque peu les événements, au sens où les patrons irlandais, ne connaissant pas encore le potentiel de l'économie nationale, sont dans l'attente de l'identification des créneaux de partenariats dans des domaines «bien précis». Ali Haddad annonce, à ce propos, quelques filières porteuses, mais sans apporter des chiffres ou autres éclaircissements. Mais l'on retiendra de ses propos, que l'élevage pour la production de lait et de viande, l'agroalimentaire, les énergies renouvelables et les technologies de l'information et de la communication, constituent autant de créneaux porteurs pour les investisseurs irlandais. «Nous visons ces secteurs car nous savons que l'Irlande a réussi à les développer et à être une destination privilégiée des investissements directs étrangers (IDE) dans ces domaines particuliers», a précisé Ali Haddad, qui a mis en exergue le caractère prioritaire de toutes ces filières pour le gouvernement. Il y va, selon le patron des patrons de la sécurité alimentaire et la transition énergétique de l'Algérie. Cela relève des options stratégiques pour garantir la diversification de l'économie nationale, a expliqué le président du FCE. Outre ces secteurs stratégiques sur lesquels le gouvernement et la communauté d'affaires algérienne misent pour sortir l'économie du pays de la dépendance aux hydrocarbures, proposition est faite aux hommes d'affaires irlandais de prospecter en Algérie dans des filières où l'Irlande a atteint le niveau d'excellence. Le président du FCE cite le tourisme et les services. En fait, ce qu'il faut comprendre dans le discours de Ali Haddad, c'est que l'Algérie peut très bien réussir aux entreprises irlandaises. Il entend profiter de la rencontre de Dublin pour déblayer le terrain et faire ressortir les attentes respectives de l'Algérie et de l'Irlande en matière d'investissements. La conviction que les deux pays peuvent mutuellement prospérer transparaît clairement dans les propos du président du FCE, même si ces déclarations ne sont pas étayées par des aspects concrets. Le principal «outil» de conviction de Ali Haddad reste pour l'heure les réformes économiques engagées par l'Algérie et les facilités accordées aux entreprises étrangères désirant investir dans le pays. Il a fait un exposé succinct des avancées administratives et législatives dans le domaine. «Aujourd'hui, les règles du jeu sur le marché algérien sont claires et transparentes. Les initiatives, toutes les initiatives, peuvent y trouver un terrain favorable pour se réaliser. Tous les observateurs attestent que le climat des affaires connaît une amélioration considérable et que les évolutions de l'économie algérienne s'inscrivent dans la bonne direction», a-t-il relevé. Et pour que son discours puisse avoir une suite sur le terrain, il a installé Moussa Bouguerra en qualité de membre honoraire du FCE en République d'Irlande. C'est désormais une tradition pour le FCE d'ouvrir des représentations dans des pays occidentaux. Il reste que ce déploiement à l'international n'a pas encore porté ses fruits, puisque l'Algérie est encore mal classée, en ce qui concerne les investissements directs étrangers.