«C'est le droit souverain des Palestiniens d'avoir El-Qods comme capitale.» Dans un discours en sa qualité de coprésident du Sommet pays arabes-Amérique du Sud que le président de la République a évoqué les deux principaux problèmes auxquels fait face la nation arabe. C'est ainsi que les questions palestinienne et irakienne ont été abordées par le chef de l'Etat, comme autant de plaies ouvertes dans le corps du monde arabe et pour lesquelles les solutions ne peuvent être pensées que sous l'optique du droit international. Il a, dans sa lancée, appelé Israël à «se soumettre aux lois internationales». C'est-à-dire en procédant au retrait total des territoires palestiniens occupés depuis 1967. Une telle perspective, contenue d'ailleurs dans plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, est un impératif, selon le chef de l'Etat, pour créer un Etat palestinien avec El-Qods comme capitale. Conscient de la difficulté de la tâche au vu des faux-fuyants dont fait montre Israël, Abdelaziz Bouteflika, a martelé : «Nous devons trouver une solution pour qu'Israël se soumette aux lois internationales et accepte la paix négociée. C'est le droit souverain des Palestiniens d'avoir El-Qods comme capitale et qu'Israël se retire des territoires occupés». Sur un ton qui ne souffre aucune équivoque, le président de la République a estimé que dans un monde traversé par des grands bouleversements, «il faut faire attention aux graves crises qui affectent le monde, l'une d'elles est la crise palestinienne que nous ne pouvons plus accepter». Plus que cela, le chef de l'Etat a déclaré qu'il devenait urgent de «penser à la sécurité collective du monde basée sur la légitimité des peuples pour que les crises aient une solution». Parmi les crises qui mettent à l'épreuve la stabilité internationale la question irakienne figure, selon Abdelaziz Bouteflika en tête de liste. A ce propos, il dira que «l'Irak est une autre source de grande préoccupation dans la région». Pour le chef de l'Etat, «ce pays qui a tant souffert doit avoir ses organisations démocratiques et retrouver son intégrité territoriale». Les dirigeants des pays arabes participant au sommet ont applaudi la participation du président irakien Jalal Talabani mais ont souligné que ce pays doit «retrouver sa souveraineté». «C'est un grand plaisir d'avoir parmi nous le président irakien dont l'élection cristallise le début de l'unité irakienne», a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, au début du sommet, déclenchant une salve d'applaudissements des délégations des 21 membres de la Ligue arabe et 12 membres de la communauté sud-américaine. Il a cependant souligné que l'ensemble de la communauté arabe souhaite «un nouvel avenir basé sur la réconciliation nationale dans lequel l'Irak retrouvera sa souveraineté et son indépendance».