Le Mouvement de la société pour la paix se positionne comme 3ème force politique La question de la participation au gouvernement divise les deux leaders au point où l'actuel patron du parti menace d'en quitter la présidence dans le cas où le majliss echoura tranchera en faveur de cette éventualité. La hache de guerre n'est vraisemblablement pas enterrée entre les deux hommes. Leurs déclarations par presse interposée l'attestent. La question de la participation au gouvernement divise les deux leaders au point où l'actuel patron du parti menace d'en quitter la présidence dans le cas où le majliss echoura tranchera en faveur de cette éventualité. Makri ne claquera pas la porte de son parti. Mais il rendra le tablier. L'homme reste droit dans ses bottes. Il ne sortira pas de la ligne qu'il a imprimée au MSP depuis qu'il a détrôné le successeur tout désigné de feu Mahmoud Nahnah. Sortir de la stratégie participationniste pour se situer carrément dans l'opposition. Après sa rencontre avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, on s'est mis à comprendre qu'il allait virer de bord. Il rectifie cette hypothèse. «Je lui ai expliqué (au chef de l'Exécutif, Ndlr) ma position et j'ai dit en toute clarté et en toute franchise que ma position est celle du conseil national, c'est de ne pas participer,» a-t-il indiqué. Puis il précise: «Mais c'est le conseil consultatif qui décide.» Comme pour s'en laver les mains. Sa toute récente sortie médiatique vient de démontrer que l'homme n'a pas renoncé à ses positions. Et le parti devrait le suivre. «Cette décision est très peu probable (que le conseil de la choura décide d'entrer au gouvernement)», a-t-il confié dans un entretien au journal arabophone El Khabar, publié hier. Et dans le cas contraire, comment réagira-t-il? «Mais, si elle a lieu, la responsabilité, l'honneur et l'honnêteté voudraient que je démissionne directement de la tête du mouvement et devant la même assemblée», a assuré sans ambiguïté Abderrazak Makri. «Est-ce que ce sera crédible si je changerai d'avis juste après les élections?», s'est-il interrogé. La messe est dite. Si le zaïm du MSP en fait une question d'honneur, l'ex-président du parti jure quant à lui sur tous les saints que «participer au gouvernement n'est point une trahison». Il rappelera que le leader historique du parti Cheikh Mahfoud Nahnah, avait créé le mouvement avec pour stratégie une «politique participationniste».Il a participé aux gouvernements qui se sont succédé depuis l'élection présidentielle de 1999 à travers une Alliance présidentielle dont il a claqué la porte la veille des élections législatives de mai 2012. Bouguerra Soltani à qui le pouvoir tendait les bras. D'autant plus qu'au Maroc et en Tunisie les islamistes y sont parvenus. Ce rendez-vous électoral qui devait être historique a tourné à la débâcle. Une défaite qui est restée en travers de la gorge de l'ex-président du MSP qui voulait faire de cette date un événement à inscrire dans les annales de l'Algérie indépendante. On était à moins de deux mois de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance. L'ex-patron du MSP caressait un rêve. Qu'espérait-il? «Vous savez, cette année-là (2012, Ndlr) coïncidera avec le 50e anniversaire de l'indépendance du pays. Nous avons toujours prédit qu'il nous faut au moins un demi-siècle afin que la génération qui a libéré le pays transmette le flambeau à la génération de l'Indépendance. Nous avons coché cette date parce qu'elle coïncide avec le 50e anniversaire de l'indépendance du pays. Et nous représentons justement cette génération et ses préoccupations futures», avait confié Bouguerra Soltani, le 29 août 2009, dans une interview accordée au quotidien arabophone Asharq el Awsat. Un rêve brisé auquel n'a vraisemblablement pas renoncé l'ex-leader du Mouvement de la société pour la paix. La nouvelle carte politique dessinée par le scrutin du 4 mai lui a redonné du punch. Le Mouvement de la société pour la paix se positionne comme 3ème force politique en totalisant 33 sièges, une moisson qu'il partage avec le Front du changement (FC) avec lequel il s'est allié pour affronter cette joute électorale. Il a l'opportunité d'intégrer le gouvernement. L'offre lui a été faite. Elle ne doit pas se refuser estime l'ex-ministre d'Etat du gouvernement Ouyahia. Sinon? «Si on veut frapper un grand coup de maître, on doit aussi quitter le Parlement et renoncer à nos 33 sièges... La politique ce n'est pas des sentiments, c'est de la cohérence, de la lucidité», a-t-il asséné. Le message est adressé à Makri. Comme un défi. La guerre des chefs au MSP est déclarée...