Le sourire des enfants innocents reste l'unique consolation pour les parents dans le décor attristant de l'avenue marchande. Quatre à cinq journées nous séparent de l'Aïd el fitr qui vient chaque année clore le mois sacré du Ramadan au cours duquel le musulman espère avoir mérité l'absolution de tous ses pêchés. Certains «opportunistes» déguisés en commerçants continuent de porter atteinte à la corporation des gens honnêtes. Après l'extraordinaire flambée des prix des fruits et légumes (tomate à 100 DA, pomme de terre à 60 DA), viandes et poulets proposés à des prix exorbitants, les pauvres pères de familles à la fois exténués et résignés ne savent plus sur quel pied danser avec l'arrivée de la fête de l'Aïd où l'escalade vertigineuse des prix des vêtements rend difficile tout achat pour leurs enfants. Des ensembles de nourrissons qui varient entre 1700 et 20000 DA, des pantalons (jeans) à 1000 DA, des ensembles de fillettes à 2500 DA sont hors de portée des bourses moyennes. Voilà de quoi donner le vertige à l'approche de la fête de l'Aïd el fitr. L'unique consolation pour les parents dans le décor attristant de l'avenue Ahmed- Agoun, marché du centre ou celui de Bizar n'est autre que ce sourire des centaines d'enfants innocents et fiers d'exhiber leurs vêtements neufs. C'est précisément là que réside l'immense espoir d'une Algérie jeune. La célébration du 27e jour de Ramadan et les circoncisions traditionnelles organisées à cette occasion auront lieu au profit des démunis et nécessiteux. Pourtant, ce Ramadan est censé être le mois de la «rahma», de la tolérance et de la foi précédant la joie de l'Aïd el-fitr.