L'auteur évoque la période des lendemains de l'indépendance avant d'arriver aux années quatre-vingt. Depuis quelques années, on assiste à une heureuses profusion de livres écrits par d'anciens hauts responsables de l'Etat, notamment d'anciens ministres. Ces derniers n'hésitent pas à tremper leur plume dans l'encrier et à triturer leurs souvenirs pour dire des choses que le citoyen ignore souvent. Ces ministres et désormais auteurs et témoins de leur temps, à partir d'un angle de vue privilégié, donnent enfin leurs versions des événements importants ayant jalonné l'histoire récente du pays, notamment ceux qui ont eu lieu pendant la période où ils ont occupé des postes de responsabilité. Les témoignages de ce genre sont toujours les bienvenus en dépit de la subjectivité évidente que pourrait avoir un livre écrit par un acteur et témoin dont la posture n'est pas du tout confortable, voire délicate à plus d'un titre. Malgré ces écueils, de nombreux anciens ministres ont relevé le défi. Parmi eux, on peut citer l'ancienne ministre Leïla Aslaoui qui a étalé ses témoignages et analyses dans plus d'un livre dont le plus édifiant est celui qu'elle a intitulé: «Les années rouges». On a eu aussi droit aux «Mémoires» de l'ancien ministre, le regretté Mohamed Saïd Mazouzi. Ce dernier a eu le réflexe d'écrire ses «Mémoires» avant son décès le 5 avril 2016. Cette fois-ci, c'est l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, Abdelhak Bererhi, qui vient de publier, aux éditions Necib un volumineux tome I de ses riches souvenirs, intitulé tout simplement «Itinéraires». Ce premier tome est sous-titré, à juste titre: «De l'université à la politique». Sur près de 700 pages, le lecteur a droit au récit de Abdelhak Bererhi mais aussi à une documentation très riche constituée de fac-similés et de photos. La préface de ce livre porte le sceau de l'écrivain Youssef Nacib. Ce dernier précise que le livre de Abdelhak Bererhi, est une analyse autobiographique soutenue par des archives précieuses et une impressionnante iconographie. Le livre de Abdelhak Bererhi s'ouvre de la période d'avant l'indépendance de l'Algérie. L'auteur enclenche ensuite avec la période des lendemains de l'indépendance avant d'arriver aux années quatre-vingt. Ces dernières sont entamées d'ailleurs sur l'événement le plus important ayant marqué le passage de Bererhi à la tête du ministère de l'Enseignement supérieur, à savoir le printemps berbère. Ce dernier est qualifié par Abdelhak Bererhi de détonateur démocratique. Un sujet auquel l'auteur consacre pas moins de trente-six pages. Il est évident qu'après les centaines de témoignages livrés exclusivement par les acteurs du Mouvement culturel berbère, il serait intéressant d'avoir la version d'un haut responsable a fortiori quand il s'agit du premier responsable du secteur de l'enseignement supérieur, les événements du printemps berbère ayant été principalement portés par les étudiants de l'université de Tizi Ouzou. Abdelhak Bererhi tente de montrer dans ce chapitre que le printemps berbère n'était pas un épiphénomène, encore moins un cas isolé. Le livre de Abdelhak Bererhi s'étale sur de nombreux autres sujets ayant un lien direct ou indirect avec son parcours professionnel. L'auteur parle de l'université algérienne dans une grande partie de l'ouvrage, de la recherche scientifique, mais aussi de la jeunesse et des sports ainsi que la diplomatie. Rappelons que Abdelhak Brerhi est docteur en médecine et professeur en histologie embryologie. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité comme celui de recteur de l'université de Constantine, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sous Chadli Bendjedid, ministre de la Jeunesse et des Sports, ambassadeur dans plusieurs pays d'Asie, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il a été également sénateur désigné sous Liamine Zeroual.