A l'approche du mois de Ramadhan comme de coutume, le ministère du Commerce rassure, mais personne n'y croit comme attendu, même par le ministre qui fait son annonce sans aucune conviction. Le ministère du Commerce ne maîtrise pas les circuits du marché, ni les marchés de gros et de détail ainsi que le marché informel. Le consommateur est livré alors à lui-même, à la mafia du marché. Nous le savions depuis belle lurette qu'à part les assurances concernant la disponibilité des fruits et légumes, le ministère ne contrôle rien, ni les lourdes importations ni les maigres exportations censées nous protéger en cas de rechute vertigineuse du prix du baril de pétrole. Le mois sacré que les imams présentent comme étant celui de la spiritualité et de la piété se transforme en mois de bonne sieste et des grasses matinées, des journées payées et en un service minimum sauf pour les employés qui doivent affronter les citoyens pressés de rentrer chez eux pour assurer la préparation de la chorba et du bourek ou pour voir un match du championnat anglais afin d'échapper à la mainmise du championnat espagnol. Durant le mois de Ramadhan, l'Algérien, après son réveil, et avant qu'il oublie ce qu'il a mangé la veille, se met à discuter avec sa femme sur le menu du soir. De la viande, une «hrira» pour alterner avec la «chorba», «mtouem» pour nous rappeler que nous sommes algériens, du «kalb elouz», de la Hamoud Boualem pour boycotter les produits israéliens ou qui se disent tels comme Coca Cola et Pepsi Cola. «Cherbet» de Boufarik qui était produite à Boufarik est fabriquée maintenant dans des usines sophistiquées pour un produit qui ne l'est pas. Les Tunisiens ont appris à préparer «zlabiat» Boufarik et les artisans boufarikois ont décidé de mener une grève de la faim, à la mode aujourd'hui. Moussa Touati, contrairement à ce que l'on peut penser, c'est du sérieux, il dit poursuivre sa grève de la faim jusqu'à la satisfaction de son exigence: l'annulation des élections législatives du 4 mai qui ont coûté beaucoup d'argent, voire des milliards au contribuable et des devises pour les surveillants des élections étrangers. Moussa compte saisir des instances internationales, pratique vulgarisée par les joueurs de notre ridicule et insipide championnat de football Mobilis Ligue 1, qui eux, ont de très très gros salaires qu'ils ne perçoivent qu'après une rude bagarre avec les «bagaras» et quand ces salaires ne vont pas dans leurs poches, ils saisissent le TAS, instance internationale de football située en Suisse. Ah! le Ramadhan, c'est assurément le meilleur mois des Algériens qui vivent comme des pachas durant cette période. Ils mangent bien, se mettent à table en famille, ne travaillent pas, ne regardent pas trop la télévision et sortent la nuit pour apprécier des spectacles musicaux, des films et des pièces théâtrales et deviennent de plus en plus beaux et de plus en plus belles. Ils sont beaux et belles nos jeunes Algériens(nes) qui n'ont pas connu la misère. Ils sont beaux les Algériens parce qu'ils mènent la belle vie, mangent bien des fruits, dégustent de la banane et le kiwi, des cerises et des mangues. Ils sont beaux et ils portent de beaux prénoms. Aksel, Takfarinas depuis que la vague identitaire amazighe a soufflé sur nos villes, Amada depuis que les feuilletons brésiliens ont colonisé nos écrans, mais il y a des prénoms moins beaux parce que les parents ont cru bien faire en suivant des journaux télévisés où ils ne comprennent rien. Leurs enfants sont condamnés à vivre avec des prénoms lourds à porter tels que Saddam et Abassi.