L'opéra, chef-d'oeuvre Les noces de Figaro, de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), a été présenté lundi soir à Alger par l'orchestre de l'opéra d'Alger dirigé par le maestro Amine Kouider, devant un public nombreux, ravi de renouer avec le chant lyrique des grandes oeuvres universelles. La fosse scénique de l'opéra d'Alger Boualem-Bessaïh, ouverte pour la première fois, a accueilli une quarantaine de musiciens de l'orchestre de l'opéra d'Alger qui ont exécuté en quatre actes Les noces de Figaro, opéra chef-d'oeuvre de Mozart écrit en 1786, sur un livret en italien de Lorenzo da Ponte inspiré de la comédie de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro. Mis en scène par Olivier Tousis dans une conception ramassée, subtilement menée dans les quatre pupitres (soprano, alto, ténor et basse) par des voix lyriques algériennes et de plusieurs pays, le spectacle comique, a embarqué l'assistance, deux heures durant, dans une série de romances à rebondissements, explorant les travers de l'être, sujet à la tentation et l'infidélité. Le mari de la comtesse, loin d'être un modèle de vertu, tente de séduire la camériste (titre donné aux dames qui servaient les princesses dans leur chambre) de sa femme, Suzanne qui, elle, doit épouser Figaro, serviteur du comte et de la fille de son jardinier, Barberine. Le comte est toutefois concurrencé par le page (jeune garçon noble placé auprès de son maître pour l'escorter) Chérubin, amoureux de toutes les femmes du palais, notamment de sa marraine, la comtesse. De son côté, la vieille Marceline, aidée du docteur Bartholo-Antonio et du maître de musique Basilio don Cursio, veut empêcher les noces de Suzanne et Figaro, car ce dernier lui a fait une promesse de mariage... Dans des costumes d'opéra classiques et avec des voix puissantes et limpides, Pierre-Yves Binard (narrateur), Marc Souchet (Figaro), Fé Avouglan (Suzanne), Anas Seguin (le comte), Catherine Manandaza (la comtesse), Catalina Skinner (Chérubin), Elena Rakova (Marceline), Olivier Tousis (Barthoto-Antonio), Hadj Aïssa Amara (Basilio don Cursio) et Ibtissem Amrane (Barberine), se sont donné la réplique dans des échanges intenses. Rendue dans un rythme dramatique élevé et ininterrompu, la trame a été soutenue par les choeurs de Anissa Hadjersi, Asma Maouche et Adel Brahimi, que le jeune Zohir Mazari, au talent prometteur, a brillamment ordonnés. Sur une scène, agrémentée d'un éclairage concluant et servie par un décor, signé Christoph Tsiolle, l'espace, suggéré par quelques accessoires, se prolonge dans des projections d'images sur grand écran, permettant un bon contexte aux comédiens-vocalistes qui ont usé dans les dialogues, de répliques dans le parler algérien, suscitant ainsi, l'adhésion des spectateurs qui ont vécu chaque instant du spectacle dans la délectation.