La lfp sujet de discorde Comme les récents tapages sur la corruption, l'arbitrage et le marchandage des matchs n'ont pas suffi à salir le football national, le triste constat qui est ressorti hier à l'issue de l'AGEx de la LFP vient confirmer le profond malaise qui continue à enfoncer notre sport roi. Depuis la nuit des temps, la gouvernance des hautes institutions stratégiques et l'occupation des postes clés qui mènent vers le sommet ont toujours étaient sujet de convoitise pour ne pas dire d'appétit féroce. Et malheureusement, de nos jours, tous les moyens sont bons pour atteindre cet objectif, quitte à utiliser les manières les plus inappropriées. C'est le cas de figure flagrant pour ce qui est de la gestion de notre cher et malheureux football national qui n'est pas au bout de son lot de scandales et de mascarades qui portent atteinte à l'image du pays, puisque ce sport roi est la vitrine même de l'Algérie. Et comme les récents tapages sur la corruption, l'arbitrage et le marchandage des matchs n'ont pas suffi pour salir le «rectangle vert», le triste constat qui est ressorti hier à l'issue de l'Assemblée générale extraordinaire de la Ligue de football professionnel vient confirmer davantage, si besoin est, qu'un profond et interminable malaise continuera sans aucun doute à enfoncer encore le football algérien. En effet, dans une ambiance des plus scandaleuses, l'Agex de la LFP, tenue hier matin au centre technique de Sidi Moussa en présence de 33 sur les 40 membres de l'AG, le président de cette instance, Mahfoud Kerbadj, venu annoncer sa démission avant même la fin de son mandat en 2019, a été prié de «force» par la majorité des présidents de clubs de Ligues 1 et 2 pour renoncer à sa décision et poursuivre sa mission contre son gré. Kerbadj, qui voulait démissionner à cause des critiques et de la pression énorme qui pèse sur ses épaules ces dernières semaines, a tenu à préciser: «Je n'ai pas organisé cette AG pour demander votre soutien, mais pour vous informer que je vais me retirer et que je suis fatigué.» S'ensuivra un débat très animé entre les présidents qui ont solennellement affiché leur soutien à Kerbadj et refusent catégoriquement son départ, malgré les marasmes qui entourent l'actualité footballistique. Pour être plus clair, les présidents de clubs ont affiché leur détermination à pousser le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, à la démission, en lui reprochant son absence de la scène sportive, sa passivité face aux embrouilles mais aussi le fait qu'il s'ingère dans les prérogatives de la LFP, notamment la gestion de la compétition. La famille du football national est plus que jamais divisée. Le départ de Mohamed Raouraoua a créé une fissure qui risque d'être lourde de conséquences surtout que son successeur, Kheïreddine Zetchi, semble dépassé par les événements. Lors de cette Agex, c'est le porte-parole de l'ASO Chlef, Abdelkrim Medouar, qui a mené les débats. Il a d'abord réconcilié les présidents du MC Alger, Omar Ghrib et de l'ES Sétif, Hassan Hamar, avant de demander aux présidents de clubs de rejeter la décision de Kerbadj de partir. En effet, les présidents de clubs ont estimé que «la FAF de Zetchi est responsable de la mauvaise programmation du championnat et de la coupe d'Algérie», soulignant que «Kerbadj ne doit pas payer à la place de la FAF». Les présidents de club ont dénoncé aussi l'opacité qui caractérise la désignation des arbitres, soulignant que la commission fédérale d'arbitrage relève de la FAF et non de la LFP. Ils ont estimé que la gestion du championnat qui est du ressort de la LFP, a été confisquée par la FAF. Pis encore, Medouar a révélé que «la FAF est gérée par trois têtes», insinuant que les membres du bureau fédéral ne sont pas consultés par Zetchi. Les présidents de clubs ont également reproché à Zetchi de ne pas les consulter et de prendre des décisions unilatérales. Kerbadj a indiqué qu'il allait «réfléchir avant de prendre une décision finale» sur son avenir à la tête de la Ligue: «Je vais bien réfléchir avant de prendre une quelconque décision, notamment après avoir reçu le soutien des présidents de club», a déclaré le président de la LFP. Au final, comme attendu l'ex-président du CRB rempile à la quasi-unanimité et tout le monde est rentré chez soi en espérant avoir fait assez de bruit pour perturber un peu plus le début de mandat de Kheireddine Zetchi et faire capoter son projet de désigner un de ses proches à la tête de la LFP. Il s'agit de la première grande défaite de Zetchi depuis qu'il a été élu président de la FAF, le 20 mars dernier. Il faut s'attendre à une riposte de la part de la FAF en imposant aux clubs de s'acquitter des charges sociales des joueurs et en réactivant la direction nationale de contrôle de gestion des clubs. La guerre est donc déclarée entre la FAF et les clubs, quitte à écraser tout sur leur passage, y compris l'éthique sportive mais surtout le football national. Rebondissements à suivre lors des prochains épisodes de ce feuilleton qui, finalement, ne fait que commencer.