Des harraga secourus en haute mer En effet, en moins de 72 heures, les côtes de la wilaya de Annaba ont enregistré le départ massif d'une centaine de jeunes vers la péninsule italienne. Originaires pour la plupart de la région ouest et centre du pays, Mostaganem, Aïn Defla, Relizane, Alger, Sétif, Oum El Bouaghi et Annaba, les 37 harraga ont été interceptés par les garde-côtes de la wilaya de Annaba, au cours de la semaine écoulée, à 6, 10 et 12 milles du cap de Garde, dans les eaux territoriales de Annaba, apprend-on de source maritime. Agés entre 16 et 30 ans, les prétendants à l'émigration clandestine, entassés à bord de trois embarcations artisanales de 7 m de long, dotées chacune d'un moteur Suzuki de 40 Ch, ont manifesté une certaine résistance, avant d'abandonner leur aventure meurtrière, a précisé la même source. Selon cette dernière, répartis en groupe de 12, 11 et 14, les jeunes désoeuvrés dont un mineur, ont levé l'ancre à 1 heure du matin, depuis la plage de Séraidi. Ramenés à la station maritime de Annaba, les 37 harraga, après avoir été soumis aux mesures réglementaires d'usage, contrôle médical et identification entre autres, ont été déférés par-devant le magistrat instructeur, près le tribunal de Annaba, qui a retenu à leur encontre, les mesures juridiques, après leur comparution à la barre de la même instance, le même jour. De leur côté, et dans le cadre de l'une de leurs prérogatives, celles portant la lutte contre le phénomène de l'émigration clandestine, les éléments de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Annaba, sont parvenus dans la nuit du mardi de la même semaine à déjouer une tentative d'émigration clandestine, suite à la découverte de six embarcations artisanales, longues de 7 m et dotées de moteurs d'une puissance de 40 Ch, apprend-on de source relevant de ce corps sécuritaire. Selon les estimations avancées par nos sources, les embarcations devaient servir à la traversée de la mort pour plus de 80 harraga, au vu de la capacité de chaque embarcation. Par ailleurs, il est à noter qu'au moment où les services des gardes-côtes et les services sécuritaires de la wilaya de Annaba ne cessent de redoubler de vigilance, pour contrecarrer le phénomène d'El harga, notamment depuis le relief maritime de la wilaya de Annaba, il s'avère que, les réseaux des passeurs parviennent, parfois, à démailler les filets des vigiles de la mer et atteignent la rive sud de l'Europe, l'Italie en l'occurrence. Dans ce sens, il est à signaler que, et selon certains parents de harraga, 15 jeunes sont arrivés à l'Ile de la Sardaigne. Ce groupe s'était lancé dans cette aventure de la mort, il y a deux jours, depuis la plage de Chétaïbi, nous dit-on. Toutefois, arriver à bon port n'est pas le cas pour tous. Car, au moment où nous mettons sous presse, les éléments de la Protection civile de la wilaya de Annaba, viennent de découvrir les corps de deux harraga portés disparus, depuis 24 heures. Originaires d'Alger et Oum El Bouaghi, les deux harraga âgés de 30 et 25 ans ont été découverts coincés entre les rochers non loin des «Deux Jumeaux» sur la côte de Séraidi. Selon les précisions apportées par notre source, les deux jeunes, qui auraient entamé l'aventure seuls à bord d'une embarcation artisanale, et par manque de connaissance de navigation, se seraient noyés après que leur embarcation s'est écrasée contre le relief rocheux de cette zone. En dépit des cas endeuillant les familles algériennes, le rêve de rejoindre le Vieux Continent continue de caresser des milliers de jeunes Algériens à la recherche d'un ailleurs, meilleur que chez eux. Ce qui n'est plus le cas pour des centaines d'autres. Ces derniers après avoir bravé la mort pour atteindre l'eldorado euro-méditerranéen, vivent aujourd'hui, l'enfer d'une destination incertaine.