La crainte des habitants ne porte pas sur la hausse du mercure, mais sur la rareté de l'eau. Les villages de Djaâfra, Ouled Ali, Bouslaha et Garaba relevant de la commune et de la daïra de Sour El Ghozlane se plaignent depuis longtemps du manque d'eau. L'arrivée des premières chaleurs fait craindre le pire. La wilaya de Bouira et ce n'est un secret pour personne a la réputation d'une wilaya chaude. La présence sur son territoire de trois barrages, Lakhal à Aïn Bessem, Tilesdit à Bechloul et Koudiet Asserdoun à Lakhdaria a influé sur le climat qui se caractérise désormais par une forte teneur en humidité. Malgré la disponibilité de l'eau, sa répartition fait défaut. Dans les grandes agglomérations le quota par habitant avoisine les 600 litres quand dans les zones rurales ce taux ne dépasse pas les 60 litres. Même le wali à l'occasion de la rencontre avec la société civile avait fait cette remarque et a exigé la révision des modes de calcul. La crainte des habitants ne porte pas sur la hausse du mercure, mais sur la rareté de l'eau. Même si dans le cadre des grands transferts plusieurs régions sont couvertes, il reste des parties de la wilaya où le citoyen patiente plusieurs jours avant de voir le liquide vital couler quelques moments de son robinet. Le fait qui aggrave la situation reste le fait que ces villages sont souvent à quelques encablures du barrage. Les villages qui entourent Semmache, ceux qui relèvent de Aïn Beïda à Maâla, daïra de Lakhdaria se plaignent de la rareté de l'eau, certains parlent d'une disponibilité de l'eau pendant deux à trois heures par jour. «Nous souffrons de ce problème depuis plus de 10 ans, l'eau n'arrive que rarement dans les robinets, soit deux à trois heures par jour», déclare un habitant de Bouslaha, un village isolé à 45 km au sud du chef-lieu de Bouira. La situation est un peu plus critique plus au sud. Ainsi, les villages de Djaâfra, Ouled Ali, Bouslaha et Garaba relevant de la commune et de la daïra de Sour El Ghozlane se plaignent depuis longtemps du manque d'eau. La situation est pareille du côté sud-est dans la commune de Ouled Rachad, dans la commune de Bordj Okhriss...les raisons de cette pénurie sont multiples et relèvent quelquefois d'un manque de coordination. L'ADE qui a la charge de la gestion de l'eau dans 38 communes de la wilaya a hérité de réseaux vétustes et même totalement dégradés. L'entretien de ces réseaux est un vrai frein à l'essor de l'entreprise publique. Pour l'ADE, la situation est provisoire puisque un grand projet de remplacement des canalisations est prévu. «La majorité des anciennes conduites sont affectées par la corrosion. Nous les remplaçons avec une tuyauterie plus adaptée et conçue contre les effets du calcaire» affirme-t-on du côté de l'Epic. L'état des réseaux influe directement sur le débit de la distribution. L'été et les fortes chaleurs sont aussi propices à la dégradation de la qualité de l'eau quand elle est disponible. Jusqu'à quelques années, l'eau du robinet dans la ville de Bouira était potable. Depuis le ravitaillement à partir du barrage de Tilesdit le liquide coloré et puant pousse les usagers à recourir à l'eau embouteillée. La direction rassure en annonçant que cette eau est traitée et ne présente aucun risque bactériologique. L'association dans le traitement du charbon actif et du chlore serait à l'origine de la couleur ocre et de l'odeur. En période de chaleur, la vase remonte à la surface et cause ces deux désagréments nous confie un employé du barrage. Devant cette situation, les citoyens ont adressé des requêtes aux diverses administrations et responsables. En attendant des réponses, ils sont contraints de recourir au citernage, à l'eau en bouteille quand les moyens financiers le permettent et ce n'est pas toujours le cas.