En dépit des fortes enveloppes injectées dans le programme des grands transferts des eaux des barrages, l'AEP reste problématique en zone de montagne. Le volume d'eau mobilisé dans les barrages hydrauliques de Tilesdit, Koudiat Acerdoune et Oued Lakhal, dans la wilaya de Bouira, avoisine un milliard de mètres cubes. Hormis les eaux du barrage Oued Lakhal, d'une capacité de stockage de 30 millions de mètres cubes, alimentant les deux communes de Aïn Bessem et Sour El Ghozlane, réservées exclusivement à l'irrigation des terres agricoles de la région, plusieurs communes de la wilaya, ainsi que d'autres régions du pays, sont concernées par le système des grands transferts des barrages de Bouira. En effet, les pouvoirs publics ont injecté des sommes faramineuses dans le cadre du système des grands transferts des eaux des barrages, notamment celui de Koudiat Acerdoune, dans la commune de Malla, deuxième barrage en matière de capacité d'emmagasinement, avec 680 millions de mètres cubes, après celui de Bouharoun, dans la wilaya de Mila, et Tilesdit (168 millions de mètres cubes). Mis en service en décembre 2008, le barrage de Malla alimente une population dépassant un million d'habitants répartis sur quatre wilayas. Cependant, des dysfonctionnements ont été enregistrés dans l'alimentation en eau potable de plusieurs localités de Bouira, en particulier les villages de l'ouest de la wilaya. Des perturbations devenues récurrentes, touchant surtout les villages situés en haute montagne, à l'image de la commune de Malla. Les villageois ont souvent déploré non seulement des perturbations dans l'alimentation en eau, mais évoquent aussi une suspension totale même en cette période marquée par une chaleur torride. Les villageois de Ghediouia, El Madjen et Sellala, plus de 1000 familles environ, relevant de la commune de Kadiria, se disent pénalisés par la pénurie d'eau qui sévit depuis des mois. Dans leur requête adressée au directeur de l'Algérienne des eaux de la wilaya (ADE), les villageois notent que l'eau coule rarement dans les robinets et cette situation dure depuis un mois sans qu'aucune explication leur soit donnée sur les raisons de cette suspension de l'AEP. Par ailleurs, des localités perchées en haute montagne endurent depuis de nombreuses années une pénurie sans précédent d'eau potable. Des projets lancés à coups de milliards de centimes sont tout bonnement à l'arrêt. Attribués à des entreprises non qualifiées et défaillantes, mais bénéficiant de facilités et de largesse des responsables, ont abandonné les chantiers. Le cas le plus édifiant est le projet devant alimenter la population d'Ath Laâziz à partir des eaux du barrage de Tilesdit. Dans un autre contexte, les pouvoirs publics, qui n'arrivent pas à solutionner le problème d'eau soulevé par des populations, en dépit des fortes enveloppes injectées pour le secteur, aspirent en revanche à l'extension du périmètre irrigué afin d'améliorer le rendement dans ce secteur névralgique. Dans cette wilaya à vocation agricole, le rendement et la production dépendent de la clémence du ciel, dès lors que la superficie agricole irriguée ne dépasse pas les 6%. Les autorités locales de la wilaya sont appelées à faire beaucoup d'efforts afin de prétendre répondre à un besoin grandissant en matière d'alimentation en eau potable des populations et mettre en œuvre tous les projets hydrauliques retenus.