Agriculture et mauvaise évacuation des eaux usées ne font pas bon ménage. Pourtant Blida semble être la seule wilaya à l'échelle nationale à souffrir de l'inexistence d'un réseau d'assainissement. La région de la Mitidja, première en matière de problèmes anachroniques, est à ce jour, privée d'un réseau d'assainissement des eaux usées. D'ailleurs, elle est la seule à l'échelle nationale qui enregistre ce manque, lequel, bien évidemment, n'est pas d'actualité. Ce retard qui risque de transformer la région de la Mitidja en égout à ciel ouvert, remet en cause l'existence même de l'agriculture, seule et unique source de revenus de plus de 80% des habitants de la Mitidja. A l'heure actuelle, les eaux usées sont déversées d'une part dans les forages individuels sans fond, qui, au nombre de 37.000, sont réalisés à l'intérieur des ruelles étroites à proximité des canalisations d'eau potable, et d'autre part, dans des égouts au nombre de 10.000. Les eaux usées y sont déversées soit directement ou après une opération chimique.Ce genre d'évacuation étant à l'origine d'une grande pollution, se fait bien entendu, au détriment de l'homme et de son environnement. La région de la Mitidja est confrontée au phénomène de la remontée des eaux et de l'asphyxie des vergers. Il faut savoir que 65% uniquement de la région de la Mitidja sont connectés à un réseau d'assainissement des eaux usées, dont une partie seulement est actuellement exploitée, soit un pourcentage ne dépassant guère les 4,5%. Une question est à poser forcément: faut-il attendre le dépérissement des orangers pour envisager à la réalisation à terme d'un réseau d'assainissement urbain? Selon notre source, le phénomène avait déjà pris une ampleur inquiétante. Et il a fallu agir dans tous les sens, et non pas au niveau des services hydrauliques uniquement. Le dépérissement des orangeraies est dû à l'absence de couverture en matière d'assainissement. Devenue incontournable, la réalisation à terme du réseau a dû être entamée. Et c'est dans cette optique que la région de la Mitidja, au lieu d'accueillir le 3e millénaire avec un projet tirant profit de ses potentialités et contribuant à sa promotion et à son développement, s'apprête à entamer l'exploitation de son réseau d'assainissement déjà existant et à procéder à l'extension du réseau des eaux usées.