Après le terrorisme qui a sévi durant deux décennies, les bandes organisées ont pris le relais en imposant leur diktat aux populations désarmées Près d'une dizaine de villages des communes de Boudjima, Iflissen, Makouda et Mizrana ont récemment signé une pétition qu'ils ont envoyée au ministre de l'Intérieur réclamant plus de sécurité. Boudjima en a vraiment besoin. Cette commune pauvre située entre le littoral et la plaine du Sébaou ne profite ni de la mer ni de l'agricultures mais elle est la plaque tournante de toutes formes de banditisme et de délinquance. Au grand bonheur des populations qui n'en finissent pas d'appeler au secours, la gendarmerie va se redéployer sur les lieux. Une brigade sera ouverte bientôt au chef-lieu de cette commune. Il était vraiment temps. L'information a été donnée parallèlement aux journées portes ouvertes sur ce corps de sécurité, qui se tiennent actuellement au niveau du groupement, à Tizi Ouzou. En effet, la Gendarmerie nationale annonce un redéploiement dans plusieurs communes. Les prochaines seront ouvertes à Mekla, Draâ El Mizan, Timizart et Boudjima. En attendant d'autres afin que la couverture sécuritaire soit de plus en plus grande. Il est en fait urgent que certaines régions comme l'axe sur lequel se trouve la commune de Boudjima, c'est-à-dire, Ouaguenoun, Makouda, Mizrana et Tigzirt en bénéficient. L'autre axe est dans un besoin vital en matière de couverture sécuritaire, à savoir Boghni, Mechtras et Draâ El Mizan. Ces contrées sont, depuis quelques années, des zones de repli de tous les réseaux de banditisme. Depuis plusieurs années, le crime organisé y prospère profitant de l'absence des services de sécurité. Après le terrorisme qui a sévi durant deux décennies, les bandes organisées ont pris le relais en imposant leur diktat aux populations désarmées. La prolifération du banditisme se trouve renforcée également par celle des bars clandestins et des lieux de débauche à proximité des villages. D'aucuns estiment que jamais les villages de la région n'ont subi une telle invasion de la dépravation. Ces fléaux ont un effet incontestable sur la structure sociale en général et la famille en particulier. Dans une enquête récente que nous avons publiée dans L'Expression, des populations sont convaincues que beaucoup de personnes tombent entre les griffes des dépravés de tous genres. La prolifération des bars clandestins et l'arrivée en masse des prostituées de toutes parts n'aurait jamais été possibles si la demande n'équivalait pas l'offre. Jamais autant de débits de boissons alcoolisées ne seraient ouverts si la clientèle n'existait pas. La jeunesse surtout, en mal d'occupation, est la première victime de ce mal. C'est pourquoi d'ailleurs, près d'une dizaine de villages des communes de Boudjima, Iflissen, Makouda et Mizrana ont récemment signé une pétition qu'ils ont envoyée au ministre de l'Intérieur réclamant plus de sécurité. Dans une déclaration qui a sanctionné une réunion de ces structures villageoises, il est rappelé que la population souffre de l'insécurité et de la peur sur les biens et les personnes. Récemment des rapports de la police et de la gendarmerie confirment cette peur. A Mizrana, la gendarmerie a mis fin à l'activité d'un réseau de banditisme spécialisé dans le vol de bétail alors que la police a démantelé un réseau national de trafic d'armes à Ouaguenoun. Des prises qui confirment en fait que l'éloignement de ces régions des viseurs des services de sécurité a fait le lit du crime organisé qui se replie et se redéploie.