L'affaire des documents scolaires falsifiés, qui a été dernièrement découverte par la gendarmerie de la wilaya de Batna (des documents scolaires falsifiés paru le 4 mai 2005) et qui consiste à faire accéder des élèves redoublants ou exclus à la première année secondaire en leur falsifiant des bulletins scolaires et des exeats, continue à faire des vagues et à soulever des commentaires. La rue en dit des vertes et des pas mûres. D'autres révélations risquent de s'ajouter aux premières, et malheur à celui par qui le scandale arrive. Les langues se délient. Toutes les discussions convergent vers le même sujet, à savoir que la falsification des documents scolaires ne relève pas d'aujourd'hui et qu'elle remonte à des années, en précisant qu'elle est l'oeuvre uniquement de certaines personnes «bien placées» qui en ont fait un droit. La rumeur publique, les on-dit, vont même soutenir avec force que des contacts ont été pris avec des personnalités influentes et que l'affaire sera étouffée, ou écrasée, dans l'oeuf. D'autres essaient de minimiser le scandale. «Une grande agitation pour un motif futile», nous fait observer le directeur d'un établissement scolaire. Une mère d'un des 12 élèves retirés récemment des lycées n'a pas accepté les mesures prises contre son unique enfant et menace de remettre toute une liste de noms dont elle est en possession si son enfant n'est pas réintégré dans les jours à venir. Sous la douleur, ses yeux versant des larmes, elle avoue: «Nous ne sommes pas les seuls à avoir falsifié les documents. Il y en a d'autres», puis elle s'interroge: «Pourquoi ne les ont-ils pas renvoyés? Qu'ils les renvoient tous ou bien qu'ils les laissent tous!» Est-ce un bluff ou une vérité? La bonne dame pourra-t-elle justifier ses affirmations ? Les jours à venir nous le diront. Mais il y a gros à parier que l'affaire aura une suite, parce que la gendarmerie mène son enquête et que la justice en est saisie. Les discussions et les commentaires vont bon train. Les citoyens s'impatientent de connaître les décisions qui seront prises contre ces profanateurs de l'enseignement. Réagissant à ces allégations, le directeur de l'éducation de la wilaya de Batna qui nous a reçu dans son bureau au sujet de cette affaire, affirme que tous les élèves concernés par cette affaire ont été immédiatement retirés des lycées. Abordant le sujet d'une manière rapide, il confie : «Cette pratique de falsification des documents scolaires ne date pas d'aujourd'hui. Lorsque nous avons été désignés à la tête de la direction de l'éducation de la wilaya de Batna, nous avons entendu, par la rumeur et les ouï-dire, que certains directeurs des établissements scolaires s'adonnent à cette pratique. Mais comme nous n'avions pas de preuves, nous avons préféré attendre et leur donner le temps de les inscrire pour avoir des preuves de leur implication dans cette affaire d'adultération et de contrefaçon des documents. Cette attitude dressant un piège, s'est avérée payante et les directeurs indélicats ont mordu à l'appât et sont tombés tête baissée dedans. Ainsi, nous avons avisé la gendarmerie et, de notre côté, nous avons ouvert une enquête administrative. Les preuves matérielles de leur implication existent [...]. La justice tranchera et les responsables seront sanctionnés». Le directeur se dit navré de ce qui s'est passé. Affaire à suivre.