La commission électorale kenyane (Iebc) a validé lundi soir huit candidatures pour la présidentielle du 8 août, dont le président sortant, Uhuru Kenyatta, et son principal rival Raila Odinga. Les citoyens de la première économie d'Afrique de l'Est sont appelés aux urnes 10 ans après les pires violences électorales de l'histoire du pays (plus de 1.100 morts), alimentées par des doutes sur la crédibilité de la réélection à l'époque de Mwai Kibaki. L'IEBC a publié lundi lors d'une conférence de presse les candidatures acceptées, dont celles de MM. Kenyatta et Odinga. Six autres candidatures, qui semblent vouées à faire de la simple figuration, ont été validées: trois représentent des partis d'importance mineure tandis que les trois autres sont des candidats indépendants. D'autres postulants ont été refusés en amont du processus de candidature, dont un homme accusé d'avoir tenté samedi de se jeter du haut du bâtiment de l'Iebc après que cette dernière lui eut signifié qu'il ne disposait pas des documents nécessaires pour déposer une candidature, selon les documents transmis à un tribunal de Nairobi. Pour être accepté par la commission électorale, un candidat doit notamment disposer de la nationalité kenyane depuis la naissance, détenir un diplôme d'une université reconnue par le Kenya et ne peut être un fonctionnaire de l'Etat au moment de sa candidature. Les élections au Kenya se jouent rarement sur des programmes, beaucoup plus sur des lignes ethniques et géographiques. M. Kenyatta se représente cette année avec son actuel vice-président William Ruto, réédition du ticket gagnant de 2013. L'opposition a formé une coalition, la Nasa (National super alliance), qui regroupe cinq poids lourds de la politique kenyane, dont Raila Odinga, déjà trois fois candidat malheureux à la présidence en 1997, 2007 et 2013. Il se présente avec Kalonzo Musyoka, candidat au poste de vice-président, fonction que ce dernier a occupé entre 2008 et 2013. Alors que la fièvre électorale monte, le président de l'Iebc, Wafula Chebukati, a appelé les candidats à mener une campagne «pacifique». «Nous nous attendons à ce que vous restiez dans les limites du code de bonne conduite, nous voulons que mainteniez la paix pendant votre campagne».