Une centaine de citoyens, natifs des zones enclavées, revendiquent leurs armes confisquées en 1991. Ce qu'il y a lieu d'identifier comme le feuilleton des armes, revient à la une avec une énième manifestation devant le siège du cabinet de la wilaya de Bouira. Comme nous l'avons déjà rapporté, une centaine de citoyens, natifs des zones enclavées, revendiquent leurs armes confisquées en 1991 avec l'avènement du terrorisme intégriste. Dès les premiers attentats, la police et la gendarmerie sont instruites pour récupérer les armes auprès des détenteurs légaux afin de couper court à toute tentative d'extorsion par les groupes terroristes. Les armureries sont fermées. La victoire contre les hordes confirmée, l'Etat décide de restituer les fusils de chasse à leurs propriétaires. C'est cette décision qui amène les actuels protestataires à venir exiger leur bien. Devant le mutisme puis les diverses réponses, ces citoyens mettent la pression en manifestant hebdomadairement le mardi, devant le siège du premier responsable de la wilaya. Une solution, voire une lueur d'espoir aurait, semble-t-il, été trouvée lors d'une audience accordée aux concernés à la mi-février. Le porte-parole du groupe annoncera en notre présence le dénouement très prochain de l'affaire. Une semaine après, c'est un retournement. Selon la même personne, la wilaya aurait proposé la constitution de groupes au niveau des divers hameaux aux fins de les doter de moyens d'autodéfense. Les protestataires refusent surtout ceux qui résident dans des habitations très éparses et éloignées du chef-lieu de commune ou des groupes d'habitations. La raison invoquée par la wilaya serait que les armes en question auraient été distribuées ailleurs dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et qu'il est pratiquement impossible de les retrouver. Certains contestataires auraient exprimé leur voeu d'importer une arme mais que l'administration n'aurait pas répondu favorablement à cette doléance. La détermination des citoyens reste totale malgré les faux fuyants de l'administration qui renvoie la balle chaque fois à plus haut. Le fusil de chasse a, de tout temps, occupé une place privilégiée dans la tradition de ces gens et est partie intégrante de la personnalité. Sa présence en force dans les fêtes de noces et sa prise en compte dans les partages entre membres de la même famille au même titre que les ovins, bovins, terrains, confirme l'attachement du Berbère pour son arme. C'est cette culture qui a amené les citoyens à ne pas abdiquer depuis plus d'une année. N'est-il pas temps de trouver une solution surtout que le terrorisme n'est pas totalement éradiqué?